Tabac : le nombre de fumeurs en chute libre
Le nombre de fumeurs en France a encore baissé, grâce à des mesures de santé publique bien ciblées.
En deux ans, le nombre de fumeurs en France a baissé de 1,6 millions. Peut-être êtes-vous l’un d’entre eux : le chiffre inclut les fumeurs qui ont raccroché la cigarette, mais aussi les jeunes qui ne sont pas entrés dans le tabagisme. Il s’agit d’une baisse d’ampleur inédite, de l’ordre de 12% en deux ans.
Après plusieurs années de stabilité, la prévalence du tabagisme, qui avait diminué d’un million entre 2016 et 2017, poursuit sa baisse avec 600 000 fumeurs en moins entre 2017 et 2018.
La prévalence du tabagisme quotidien est, en 2018, de 25,4%. "Il n’y a plus que 25% des Français qui fument quotidiennement, soit une baisse de 4 points en deux ans. C’est une baisse énorme. Et comme le tabac reste la première cause de mortalité évitable, cette baisse va avoir un impact majeur sur la santé des Français", se réjouit Olivier Smadja, tabacologue et chef de projet à Santé Publique France.
Les clés du succès
Ces bons chiffres ne sont pas le fruit du hasard mais d’une série de nombreuses mesures prises contre le tabagisme depuis plusieurs années. "On commence à en voir les résultats, avec ces beaux chiffres", avance Olivier Smadja.
- Un prix qui a explosé :
pour acheter un paquet de cigarette, il faut désormais compter presque 9 euros, et à l’horizon 2020, il faudra encore ajouter un euro de plus. L’augmentation du prix du tabac est directement liée à la baisse de sa consommation.
- L’adoption du paquet neutre en 2017 :
"Le paquet neutre a une vraie efficacité contre l’entrée dans le tabagisme, rappelle Olivier Smadja. Cette efficacité a été prouvée scientifiquement par une soixantaine d’études."
- Le remboursement des produits de substitution nicotinique :
finis les forfaits de prise en charge à l’année. Depuis l’année dernière, les patchs, pastilles, gommes, sprays et autres inhaleurs sont tous remboursés comme n’importe quel médicament. Leur taux de prise en charge est de 65%, ce qui signifie que si vous disposez d’une mutuelle, leur prise en charge est complète.
"Cette mesure permet vraiment aux fumeurs qui veulent arrêter d’être bien pris en charge. Le vente de produits de substitution a été multipliée par trois l’année dernière", souligne le tabacologue. Les produits de substitution nicotiniques peuvent être prescrits pas n’importe quel médecin (même non tabacologue) et par les sages-femmes.
- La popularité de la cigarette électronique :
"Dans les 1,6 millions de fumeurs en moins, nous avons inclus les anciens fumeurs qui sont devenus des "vapoteurs" exclusifs", précise Olivier Smadja. Le passage à la cigarette électronique est toujours une bonne chose pour le tabacologue. "Elle fait baisser les risques pour la santé. C’est un vrai bénéfice pour la santé publique. L’enjeu avec la cigarette électronique, en revanche, c’est éviter que des non fumeurs commencent à vapoter. C’est pour cela qu’en France, la publicité et la vente aux mineurs sont interdites. »
- Le "bon esprit " du mois sans tabac :
en novembre, en France, c’est le mois sans tabac. L’occasion pour les personnes désireuses d’arrêter de fumer de trouver de la motivation et de l’aide, sans l'habituel discours anti-tabac culpabilisant. "Pendant le mois sans tabac, on n’est pas dans une logique de rappel des risques liés à la consommation de tabac. On propose aux gens de relever un challenge avec nous, sans pression. On leur dit en substance, "essayez un mois et vous verrez bien". Une formule gagnante qui a amené à un bond de 54% du nombre d’inscription l’année dernière.
La dénormalisation, ou le cercle vertueux anti-tabac
Si vous n’avez pas encore réussi à arrêter de fumer, réjouissez-vous (quand même) ! Si les autres réussissent, c’est aussi une bonne nouvelle pour vous. Voir moins de gens fumer autour de soi facilite sa propre sortie du tabagisme. "Quand le tabagisme commence à baisser de manière très importante comme c’est le cas dans notre pays, la norme change et donc le regard qu’on pose sur ce comportement change. Et aujourd’hui, le comportement le plus répandu, c’est ne pas fumer. C’est ce qu’on appelle la dénormalisation du tabac, et elle rend plus facile l’entrée dans le mouvement de l’arrêt."
Faut-il aller encore plus loin et adopter de nouvelles mesures anti-tabac ? " Nous n'avons pas besoin de nouvelles mesures mais de maintenir l'effort", lance le tabacologue.
Et vous, vous arrêtez quand ?
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