Fausses couches : même avec l'exemption des jours de carence, l'employeur ne peut pas déduire la raison de l'arrêt maladie
Les femmes victimes de fausses couches sont exemptées des jours de carence depuis le 1er janvier. Une avancée qui pouvait laisser craindre que l'employeur puisse deviner la raison de l'arrêt. Il n'en est rien, assure l'Assurance maladie.
/2023/07/07/64a7df4c5fe71_placeholder-36b69ec8.png)
/2024/01/12/gettyimages-1463546435-65a1bec360713327629499.jpg)
Précision. Dans une première version de cet article, publié le 13 janvier sur la foi des éléments communiqués par l'Assurance maladie, nous écrivions que l'employeur pouvait deviner par déduction la raison de l'arrêt de travail. Après la publication de cet article, l'Assurance maladie a précisé que l'exonération de la carence s'applique déjà, par exemple, aux affections de longue durée (ALD). Contrairement à ce qu'elle indiquait auparavant, l'employeur ne peut donc déduire indirectement que le motif de l'arrêt est une fausse couche sur la seule base de l’absence de jour de carence dans les remboursements envoyés. Cet article a donc été mis à jour et republié, le 16 janvier.
Une avancée sociale qui laissait craindre après coup des inconvénients. Depuis le 1er janvier, les femmes victimes de fausses couches sont exemptées des jours de carence par l'Assurance maladie. Mais bénéficier de cette disposition ne peut suffire à l'employeur à deviner qu'une salariée a été victime d'une fausse couche, contrairement à ce que l'Assurance maladie elle-même laissait entendre dans un premier temps. L'organisme allait jusqu'à expliquer aux victimes d'une fausse couche qui souhaitaient éviter que leur employeur puisse deviner le motif médical, elles pouvaient demander un arrêt dans les conditions de droit commun.
Car la fausse couche est l'un des cas de dispense de jours de carence par l'Assurance maladie. Mais pas le seul. Pour les 60% de salariés qui bénéficient de la subrogation, c'est-à-dire le maintien du salaire pendant l'arrêt de travail, l'employeur aurait pu supposer indirectement, par déduction, de la raison de l'arrêt de travail, quand l'Assurance maladie lui versera les indemnités journalières sans carence. Mais l'exonération ne concerne pas que les arrêts consécutifs à une fausse couche.
Le secret médical préservé, assure l'Assurance maladie
Le fait qu'un employeur puisse déduire, même indirectement, le motif de l'arrêt de travail était pour beaucoup une source d'inquiétude. Sandra Lorenzo, cofondatrice du collectif Fausse couche, vrai vécu : "Avant que cette loi entre en vigueur, il y avait un certain nombre de femmes qui n'étaient pas arrêtées parce qu'il y avait cette condition financière. Il peut y avoir des conditions sanitaires très importantes à ce qu'une femme ne prenne pas un arrêt de travail quand elle vit une fausse couche."
Depuis, l'Assurance maladie a précisé que les salariés dont l’arrêt de travail est lié à une affection de longue durée (ALD), par exemple, bénéficient aussi depuis très longtemps de cette exonération. L'employeur ne peut donc être certain qu'une exonération de carence est forcément liée à une fausse couche. Et elle assure, depuis le 16 janvier sur le site Ameli.fr, que quel que soit le motif, le secret médical est préservé : l'employeur peut constater l’exonération de la carence, mais il ne peut en connaître le motif médical.
À regarder
-
Cancer : des patientes de plus en plus jeunes
-
Cessez-le-feu à Gaza : un premier pas vers la paix
-
Quand t'as cours au milieu des arbres
-
Il gravit la tour Eiffel en VTT et en 12 min
-
Pourquoi on parle de Robert Badinter aujourd'hui ?
-
Robert Badinter : une vie de combats
-
La tombe de Robert Badinter profanée à Bagneux
-
Accord Hamas-Israël, la joie et l’espoir
-
"Qu’on rende universelle l'abolition de la peine de mort !"
-
Guerre à Gaza : Donald Trump annonce qu'Israël et le Hamas ont accepté la première phase de son plan
-
Les "MedBeds, ces lits médicalisés qui affolent les complotistes
-
Front en Ukraine : des robots au secours des blessés
-
Taylor Swift : la chanteuse de tous les records
-
Robert Badinter : le discours qui a changé leur vie
-
Nouveau Premier ministre, retraites : les temps forts de l'interview de Sébastien Lecornu
-
Lennart Monterlos, détenu en Iran depuis juin, a été libéré
-
Charlie Dalin : sa course pour la vie
-
La mère de Cédric Jubillar se dit rongée par la culpabilité
-
Le convoi du président de l'Équateur attaqué par des manifestants
-
Le discours de Robert Badinter pour l’abolition de la peine de mort en 1981
-
Pourquoi les frais bancaires sont de plus en plus chers ?
-
Oui, en trois ans, le coût de la vie a bien augmenté !
-
Pas de Pronote dans ce collège
-
Robert Badinter : une vie de combats
-
Disparition dans l'Orne : la petite fille retrouvée saine et sauve
-
"L’antisémitisme est devenu une mode", déplore Delphine Horvilleur
-
"Une pensée de l'espoir" nécessaire pour Delphine Horvilleur
-
Ils ont le droit à l’IA en classe
-
"Il y a un monde politique qui est devenu dingue. Il est temps que ça s’arrête. Ça va rendre fou tout le monde"
-
Pouvoir d'achat : les conséquences d'une France sans budget
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter