Déconjugalisation de l’AAH : "Le gouvernement est gêné parce qu'il reste sur une posture idéologique", regrette l'APF France Handicap
Dans une lettre ouverte adressée au chef de l'État, 22 associations appellent à la déconjugalisation de l'allocation aux adultes handicapés. Cette demande sera de nouveau discutée à l'Assemblée nationale dès ce jeudi.
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"Si le gouvernement est gêné, c'est parce qu'il reste sur une posture idéologique", a estimé jeudi 7 octobre sur franceinfo Patrice Tripoteau, directeur général adjoint d’APF France Handicap, l’une des 22 associations qui signent une lettre ouverte à Emmanuel Macron appelant à la déconjugalisation de l’allocation aux adultes handicapés (AAH).
En clair, décorréler l'AAH du statut marital du bénéficiaire. Cette demande, largement soutenue par les députés de tous bords et le monde associatif, est de nouveau discutée à l'Assemblée nationale ce jeudi et la semaine prochaine au Sénat à travers une proposition de loi.
franceinfo : Êtes-vous favorable à la déconjugalisation de l'AAH ?
Oui, on y est particulièrement favorable. Cela fait presque plus d'une dizaine d'années qu'on se bat pour qu'il y ait une véritable prise en compte des ressources de la personne et pas de son conjoint. L'actualité est forte sur le sujet parce qu'au même moment où l'Assemblée nationale va discuter aujourd'hui, le Sénat est saisi aussi sur une autre proposition de loi sur le même sujet, en deuxième lecture. Cela veut dire que cela a déjà été débattu au Parlement. Hier, en commission des Affaires sociales à nouveau, le Sénat a aussi maintenu cette mesure de déconjugalisation de l'AAH. La semaine prochaine encore, le Sénat va en débattre. Si cette proposition de loi est portée par des parlementaires de droite, c'est bien un sujet transpartisan puisque, de la gauche jusqu'à la droite, l'ensemble des parlementaires y sont favorables. Bien entendu, La République en marche est plus en retrait, même si certains parlementaires LREM ont fait part de leur souhait aussi d'être favorables à cette mesure de déconjugalisation de l'AAH.
L'idée est de rendre les personnes avec un handicap plus autonomes financièrement ?
Oui. De manière très concrète, un jeune en situation de handicap qui ne peut pas accéder à un emploi, qui n'a pas de ressources, s'il décide de se marier avec une personne qui travaille et gagne à peine au-dessus du Smic, c'est-à-dire pas de grandes sommes, eh bien la personne ne peut plus bénéficier de l'allocation adulte handicapé. Cela veut dire qu'elle peut être à la charge financière de son conjoint ou conjointe pendant toute sa vie. Dès qu'on vit en concubinage aussi ou pacsé, ce n'est pas seulement se marier. Vous voyez les conséquences dramatiques pour la personne en situation qui veut vivre en couple.
Le gouvernement estime que ce serait remettre en cause le système de protection sociale à la française fondée sur la solidarité sociale et familiale. On donnerait, sans distinction, la même allocation aux personnes modestes et aux personnes fortunées. Vous rejetez cet argument ?
On met en avant la solidarité familiale. C'est la posture. Hier, c'était la journée des aidants. On a bien vu déjà comment le handicap ou quand on a une personne âgée indépendante, combien cela pesait sur la vie d'un couple et puis sur l'aidant. Alors, en plus, si on rajoute des conditions financières. Mais même si on est marié avec une personne aisée, la personne en situation de handicap doit avoir son autonomie financière et ne doit pas être dépendante de qui que ce soit. Si le gouvernement est gêné, c'est parce qu'il reste sur une posture idéologique, c'est-à-dire, on prime d'abord la solidarité familiale. Mais il faut rappeler que le défenseur des droits, le Conseil national consultatif des droits de l'homme, l'ONU même récemment, invite la France à modifier sa position et de "déconjugaliser" l'AAH.
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