Des urgences en mode dégradé cet été : "Aucun ministre n’a avoué la réalité de cette problématique", dénonce le Samu Urgences France
Le nouveau Premier ministre a assuré qu'il en ferait une priorité mais le président de Samu Urgences France n'y croit pas et appelle l’État à "prendre ses responsabilités".
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Deux services d’urgences sur trois ont fonctionné en mode dégradé au moins une fois cet été, selon une enquête de Samu Urgences de France. "Un chiffre accablant, il faut véritablement que l’État prenne ses responsabilités", dénonce Marc Noizet, le président de Samu Urgences France, invité de France Bleu Alsace mercredi 18 septembre.
Le ministre démissionnaire de la Santé affirme que cet été s’est mieux passé que d’habitude. "Non", répond Marc Noizet, également chef des urgences au groupement hospitalier de la région de Mulhouse. "Ce n’est pas la première fois, c’est le troisième ministre sur trois étés consécutifs qui nous dit que finalement la situation n’est pas si grave que ça", déplore-t-il. Mais "la réalité de ce que l’on constate, parce qu’on a interrogé les urgentistes de terrain", c'est que "deux services sur trois ont été obligés de fonctionner en mode dégradé cet été". Samu Urgences France a également relevé qu'un "Smur sur deux, ces véhicules de réanimation qui viennent sur le bord de la route ou à domicile, ont été obligés également de fonctionner de manière dégradée". Selon lui, ces données sont "un chiffre qui est accablant et qui rappelle encore une fois qu’il faut véritablement que l’État prenne ses responsabilités face à la dégradation de la prise en charge des soins urgents".
Pas assez de médecins urgentistes en France
Pour lui, la problématique première, c’est "la démographie médicale en médecins urgentistes qui n’est plus à même de répondre aux besoins sur le territoire français", explique Marc Noizet.
"On a globalement 30% des postes qui sont vacants en France. Et on continue de fonctionner avec l’intégralité des services d’urgences comme si on avait l’intégralité des effectifs donc forcément, vous avez des ruptures."
Marc Noizet, le président de Samu Urgences FranceFrance Bleu Alsace
Ainsi, "quand on n’arrive plus à trouver soit des remplaçants qui viennent de l’extérieur de ces services, soit quand les heures supplémentaires qui sont demandées aux médecins ne peuvent plus être faites au-delà de ce qu’ils sont capables de donner, il y a des ruptures".
Parmi les solutions proposées par Samu Urgences France, c'est d'abord de passer par le 15 (ou 115) avant de se rendre aux urgences. "Ça fait partie des solutions qu’il faut qu’on accepte de mettre en place partout sur le territoire français, explique Marc Noizet. Ça consiste simplement à aider le patient à trouver le bon parcours de soins. En passant par le Samu 15, vous avez un médecin régulateur qui va évaluer votre problème de soin et vous dire le meilleur endroit pour votre problématique de santé. Il vous aide à trouver la solution. Et cette solution ce ne sont pas toujours les urgences. Donc par ce biais, vous épargnez également les services des urgences". Selon lui, "de cette façon-là, on est en capacité de diminuer de 15 à 20% les services des urgences et donc de donner plus de rapidité de prise en charge et de qualité de prise en charge pour les patients qui nécessitent véritablement d’être pris en charge aux urgences".
Le Premier ministre a dit qu’il ferait de ce sujet sa priorité : "Je n’y crois pas, rétorque Marc Noizet, c’est une parole de réassurance comme l’ont fait d’autres Premiers ministres à leur prise de fonction". Samu Urgences France attend "une véritable prise de conscience de ce problème-là et prendre conscience de ce problème-là c’est avouer qu’il existe. Aujourd’hui, aucun ministre n’a avoué la réalité de cette problématique", résume Marc Noizet.
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