Préavis de grève dans les hôpitaux publics marseillais face à la saturation des chambres mortuaires

Le syndicat FO à l'origine du mouvement dénonce des conditions de conservations des corps non conformes et indignes.

Article rédigé par Mathilde Vinceneux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
À Marseille, les hôpitaux Nord et La Timone en grève le 17 janvier 2025 pour dénoncer la saturation des chambres mortuaires. (PIERRE HECKLER / MAXPPP)
À Marseille, les hôpitaux Nord et La Timone en grève le 17 janvier 2025 pour dénoncer la saturation des chambres mortuaires. (PIERRE HECKLER / MAXPPP)

Vendredi 17 janvier, les services mortuaires des hôpitaux publics de Marseille (Hôpital Nord et Timone), ont déposé un préavis de grève à l’appel du syndicat Force ouvrière (FP), comme l'a révélé La Marseillaise. Le syndicat dénonce des chambres mortuaires saturées et des corps de défunts conservés dans de très mauvaises conditions.

À l’hôpital de la Timone, par exemple, deux des quatre salles dédiées à la présentation des corps aux familles ont dû être condamnées pour y stocker des défunts, en poussant la climatisation au maximum pour se rapprocher de la température d’un casier réfrigéré. "Ce n'est pas conforme et pas digne pour ces défunts" explique Nicolas Sousse, du syndicat Force Ouvrière, à la Timone.

"Un casier est réfrigéré à 4°C. Or le salon de présentation, avec la climatisation, est entre 12 et 15 °C."

Nicolas Sousse, du syndicat FO

à franceinfo

Sur une capacité de 74 places pour des défunts à la Timone, 82 sont en ce moment conservés sur place, précise FO. Un corps en putréfaction a même dû être stocké au sous-sol de l'hôpital, assure encore le représentant syndical. En cause, le grand nombre de défunts pris en charge à la Timone par la médecine légale pour des autopsies, et une surmortalité au sein de l’hôpital, qui s'explique par plusieurs facteurs : l'épidémie de grippe et "un surcroît de suicides, comme chaque année" pendant les fêtes de fin d'année et les vacances scolaires "qui ont amené, les pompes funèbres et le crématorium a prendre un petit peu de retard", selon Nicolas Sousse.

Pour pallier ce manque de place, l’APHM a installé un camion frigorifique sur le site de la Timone. La direction de l'hôpital assure qu’elle travaille sur un projet d’extension de la chambre mortuaire.

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