Ratios de soignants à l'hôpital : la proposition de loi du PS "porte une certaine forme de démagogie", déplore l'ex-ministre de la Santé Frédéric Valletoux

En 2018, l'Allemagne a fermé 30% de ses lits parce "qu’ils ne rentraient pas dans les quotas". Fixer un ration ne réglera pas le problème de la "pénurie de personnel", estime le député Horizons de Seine-et-Marne.

Article rédigé par franceinfo
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Frédéric Valletoux, ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention, sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Frédéric Valletoux, ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention, sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Ce texte "porte une certaine forme de démagogie", dénonce jeudi 23 janvier sur franceinfo Frédéric Valletoux, député Horizons de Seine-et-Marne, ancien ministre délégué chargé de la Santé alors que le Parti socialiste profite de sa niche parlementaire pour proposer une loi créant "un ratio obligatoire" de soignants par patient hospitalisé. Le parti d’Olivier Faure souhaite ainsi répondre à la pénurie de soignants à l’hôpital.

La proposition de loi est examinée jeudi à l'Assemblée nationale. "Ce texte ne répond pas à la question qui est posée", celle du "manque de personnel à l'hôpital", assure Frédéric Valletoux. "C'est un texte qui porte une certaine forme de démagogie. Qui pourrait faire croire que simplement en édictant des ratios, on va régler un problème de pénurie de personnel", explique l’ancien ministre. "Le problème, c'est qu'on n'en trouve pas", dit-il, même si "les choses commencent à aller mieux".

Un risque juridique

Le PS assure que cette proposition de loi est "soutenue par l’ensemble des organisations de soignants" et "vise à garantir un nombre minimum de personnels soignants" à l'hôpital. "Ça répond à une demande forte de quelques syndicats", confirme Frédéric Valletoux, mais ces derniers, selon lui, "ne prennent pas en compte le fait qu'on est en période de pénurie de soignants".

Le député prend l’exemple de l’Allemagne en 2018 qui, ayant appliqué cette réforme, a fermé "30% des lits parce qu'ils se sont aperçus qu’ils ne rentraient pas dans les quotas". Par ailleurs, Frédéric Valletoux pointe le risque juridique : "S'il n’y a pas assez de soignants dans le service" quand un patient "a été pris en charge, il pourra se retourner vers l'hôpital", explique-t-il. "En ce moment, il y a la grippe. Il y a un afflux de patients dans les hôpitaux. Si on n'est pas capable de faire face, on fermera le service pour ne pas se mettre en défaut juridiquement", craint l’ancien ministre.

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