Rémunération des médecins intérimaires plafonnée : "De tous les côtés c'est en train d'exploser", constate Eric Reboli, médecin urgentiste
La rémunération des médecins intérimaires est plafonnée à 1 400 euros bruts pour 24 heures de travail, depuis le début du mois d'avril, entraînant de l'absentéisme chez les médecins intérimaires.
"J'ai des échos de tous les départements français. Tous les jours. De tous les côtés c'est en train d'exploser", constate lundi 17 avril sur franceinfo Eric Reboli, médecin urgentiste, porte-parole et président du Syndicat national des médecins hospitaliers remplaçants (SNMHR). Depuis le début du mois d'avril, la rémunération des médecins intérimaires est plafonnée à 1 400 euros bruts pour 24 heures de travail. Des intérimaires refusent donc de venir travailler dans ces conditions et certains hôpitaux sont donc contraints de tourner en sous-effectifs. "On ne nous écoute pas du tout", affirme Eric Reboli, pour qui cette situation est juste "le haut de l'iceberg".
franceinfo : Sans vous, l'hôpital a dû mal à tourner ?
Eric Reboli : Ça fait des mois qu'on évite les déserts médicaux dans les quatre coins de la France. Ça fait des mois qu'on se bat partout, qu'on renforce les équipes Covid, on renforce les hôpitaux pour éviter qu'ils ferment, que des services entiers ferment. La seule récompense qu'on a aujourd'hui, c'est d'être stigmatisés et maltraités. C'est un management qui est désagréable et pénible pour tous les salariés.
La liste des services qui ferment s'allonge donc ?
J'ai des échos de tous les départements français. Tous les jours. La Manche, la Bretagne, les Vosges, la Corse... De tous les côtés c'est en train d'exploser. C'est juste le haut de l'iceberg. Les services sont en souffrance. On demande aux titulaires de faire 50 à 70 heures pour boucher des trous en avril, on leur a demandés d'annuler leurs vacances en mai. Le pire, ce sont les patients qui ne sont plus pris en charge. J'ai des échos d'infarctus pris en charge au bout de 24, 48 ou 72 heures. Comment un médecin peut accepter ça ? On ne peut pas. Mais on ne peut pas non plus accepter la menace, la coercition de ce gouvernement.
Est-ce qu'on commence à vous écouter ?
On ne nous écoute pas du tout. Ce gouvernement trouve toujours des boucs émissaires. Il ne veut pas se regarder en face et reconnaître ses erreurs. Les titulaires ne sont pas écoutés par leur administration. Les manageurs font comme si de rien n'était. Il n'y a pas de solution. Le problème c'est le manque de soignants en France. Il n'y a plus de médecins ni de soignants, ils fuient les hôpitaux et le gouvernement est déconnecté de la réalité.
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