: Reportage Une simulation d'attentat à l'Académie de l'OMS à Lyon, pour mieux former les soignants à des afflux massifs de patients
Dans un hôpital reconstitué au sein des locaux de l'Académie, des blessés arrivent sans arrêt après un attentat. Des soignants sont mis en situation avec de fausses victimes jouées par des comédiens. L'OMS vise à former plusieurs milliers de professionnels de santé du monde entier à la gestion de crise, mais aussi à la santé mentale.
/2023/07/07/64a7df4c5fe71_placeholder-36b69ec8.png)
/2025/10/18/20251016-104808-68f371fe91a98120200839.jpg)
L'Organisation mondiale de la Santé, dont le siège est à Genève, possède également depuis plusieurs mois une antenne en France. Encore très peu connue, elle n'a jusqu'à présent que rarement ouvert ses portes aux médias. Cette Académie de l'OMS, dans un bâtiment flambant neuf du quartier de Gerland à Lyon (Rhône), est dédiée à la formation continue de professionnels de santé du monde entier. Franceinfo a pu suivre cette semaine une de ces formations : une simulation d’attentat, avec des soignants belges et français.
Voici le scénario du jour : des hommes armés ont tiré sur une foule et ont ensuite fait exploser leur ceinture explosive. Dans cet hôpital reconstitué, des blessés arrivent sans arrêt. Les stagiaires, lors des dernières formations, étaient des soignants du Cameroun et de Libye, cette fois ils viennent des hôpitaux d’Annecy, en France, et Liège, en Belgique.
Les victimes, tartinées de faux sang, sont jouées par des étudiants en médecine et des personnels de l'Académie de l'OMS. Et ils prennent leur rôle de victimes très au sérieux. "Le but, c'est quand même de mettre un stress de façon à ce qu'ils perdent un peu leurs moyens, et justement de voir leurs réactions", raconte l'une des animatrices. Quand il y a des soignants un peu trop calmes, on va les chercher." Une soignante s'occupe d'une femme victime : "Calmez votre respiration, lance une soignante. Je vous ai refait de la morphine, ça va agir rapidement."
/2025/10/18/20251016-105837-68f372df916c1005877146.jpg)
Une femme semble dormir sur un brancard. "Non, je suis au bout de ma vie, répond-elle. Je suis trop fatiguée avec l'hypotension, donc je n'arrive plus à gueuler. J'ai une plaie transfixiante abdominale, thoracique, on ne sait pas trop." Face à ce flux continu de blessés, les stagiaires soignants sont soumis à un stress intense. "Ça crie partout, tout le monde a mal, tout le monde dit qu'il va mourir, que sa sœur va mourir, c'est horrible !", lance-t-elle en riant.
Un afflux massif de blessés "peut arriver à n'importe quel moment"
Au-dessus de la salle de simulation, depuis une passerelle, Florentina Rafael, la responsable des formations, observe. "Je ne sais pas si vous voyez, il y a des formateurs qui sont là et qui prennent des notes, ils ont un gilet", décrit-elle. "L'afflux massif de patients peut arriver à n'importe quel moment, ça peut être un accident de la route avec un convoi important, ça peut être un problème sanitaire, poursuit Florentina Rafael. L'idée ici, ce n'est pas tant le scénario, c'est vraiment l'afflux massif des patients et comment on va y répondre."
"Nous dispensons cette formation aussi dans d'autres pays, par exemple en Ukraine. Là, les conditions sont différentes, les formations se font dans des bunkers à cause de la guerre, le scénario est différent puisqu'il est adapté à la situation."
Florentina Rafael, responsable des formationsà franceinfo
Fin de l’exercice. Les stagiaires, comme Manuelle Coupet, soufflent enfin, avant le débriefing. Elle n'est pas urgentiste, mais directrice adjointe de l'hôpital d’Annecy. "C'était super bien fait, tellement réaliste. C'est très intéressant comme exercice, je pense qu'on est beaucoup mieux préparés après, même si on ne l'est jamais vraiment. Franchement, bravo à l'OMS pour l'organisation !", conclut-elle.
L'objectif de cette Académie de l'OMS est de former chaque année plusieurs milliers de professionnels de santé du monde entier à la gestion de crise, mais aussi à la santé mentale, à la télémédecine ou encore à des gestes médicaux techniques, tout cela selon les recommandations internationales. Et les former ici, à Lyon, ou à distance.
À regarder
-
Nouvelle-Calédonie : 50 détenus attaquent l'État en justice
-
La langue des signes est-elle en train de mourir ?
-
Ils crient tous ensemble (et c'est ok)
-
Obligée de payer une pension à sa mère maltraitante
-
Maison Blanche : Donald Trump s'offre une salle de bal
-
Musée du Louvre : de nouvelles images du cambriolage
-
Traverser ou scroller, il faut choisir
-
Manuel Valls ne veut pas vivre avec des regrets
-
Nicolas Sarkozy : protégé par des policiers en prison
-
Piétons zombies : les dangers du téléphone
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
-
Tornade meurtrière : scènes d'apocalypse dans le Val-d'Oise
-
Nicolas Sarkozy : premier jour en prison
-
La lutte sans relâche contre les chauffards
-
L'OMS alerte sur la résistances aux antibiotiques
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter