Une entreprise de culottes menstruelles interpelle François Bayrou pour lui demander de tenir ses engagements sur le remboursement des protections hygiéniques
En 2023, le gouvernement avait annoncé la mise en place du remboursement des protections réutilisables, notamment pour les jeunes de moins de 26 ans. Mais le décret d'application se fait attendre. Selon plusieurs estimations, cette mesure coûterait 150 millions d'euros par an.
/2023/07/07/64a7df4c5fe71_placeholder-36b69ec8.png)
/2025/08/05/maxnewsspecial667663-6891be200b7f0898509537.jpg)
Les cofondatrices d'Elia, une entreprise française qui commercialise des culottes menstruelles, ont récemment écrit au Premier ministre, François Bayrou, pour lui demander de tenir ses engagements et de rembourser les protections hygiéniques réutilisables pour les moins de 26 ans. Une lettre que France Inter s’est procurée en avant-première. En 2023, le gouvernement avait en effet annoncé la mise en place du remboursement des protections menstruelles réutilisables pour les jeunes de moins de 26 ans et les bénéficiaires de la protection complémentaire en matière de santé. Les protections hygiéniques réutilisables concernées sont les cups (coupes menstruelles) et les culottes menstruelles. Plus de 60% des femmes les ont déjà utilisées. Mais deux ans plus tard, toujours rien.
En mai dernier, le gouvernement s’est engagé à le faire avant la fin de l’année, mais le décret d’application se fait toujours attendre. "Reporter encore la mise en œuvre de cette réforme, sous prétexte des contraintes budgétaires, malgré son coût très limité, ce serait renoncer à hiérarchiser les priorités", assurent les fondatrices d'Elia dans leur lettre. "La précarité menstruelle nuit à la santé, à l'insertion sociale des jeunes femmes. C'est un sujet qui a été longtemps ignoré par notre système social et enfin on arrive à le mettre en avant. Le gouvernement et le Parlement ont su reconnaître qu'il y avait un besoin donc ils ont voté cette réforme. Y renoncer aujourd'hui reviendrait à rompre un engagement symbolique de justice et de dignité", complète Marion Goilav, l'une des cofondatrices de l'entreprise, auprès de France Inter.
Un coût de 150 millions d'euros par an
Depuis quelques années, les cups et les culottes menstruelles sont de plus en plus utilisées par les femmes, et notamment les plus jeunes, car plus écologiques et plus saines aussi dans leur composition. Le prix, aux alentours de 30 euros par culotte, reste cependant un problème. Les professionnels du secteur, une trentaine de sociétés, s’inquiètent. "Aujourd'hui, nous sommes dans le flou total", déplore Marion Goilav.
"Qu'est-ce qui va être remboursé ? Dans quelle mesure cela va être remboursé ? À quels prix ? Quelles sont les normes de qualité qui vont être appliquées ?"
Marion Goilav, cofondatrice d'Eliaà France Inter
"Au nom de toutes les jeunes femmes contraintes par la difficulté d’accéder à une protection adaptée, pour qui cette réforme représentait la reconnaissance par la République de leur droit à accéder à la dignité et à la préservation de leur santé, nous en appelons à votre arbitrage pour préserver un pas essentiel qui doit être franchi pour elles dans quelques semaines, et qui ne doit pas être différé", assure la lettre envoyée au Premier ministre. Marion Goilav rappelle qu’en France, quatre millions de femmes sont en situation de précarité menstruelle et utilisent des produits inadaptés pendant leurs règles. Selon les estimations des associations de lutte contre la précarité menstruelle, cette mesure coûterait 150 millions d'euros par an.
À regarder
-
Avions : quand des batteries prennent feu
-
Affaire Epstein : le prince Andrew renonce à son titre royal
-
Grandir à tout prix
-
Cédric Jubillar : 30 ans de prison pour meurtre
-
Mal de dos : comment le soigner
-
Faire des têtes au foot, c'est stylé, mais...
-
En Chine, le plus haut pont du monde est devenu une attraction touristique
-
Quand t’es collé en forêt
-
À Marseille, la Bonne Mère retrouve sa couronne
-
Meurtre de Lola : ce qu’il s’est passé
-
Chili : un miracle dans le désert
-
Faux diplômes : tricher pour se faire embaucher
-
Vignes : des algues pour remplacer les pesticides
-
Du Maroc au Népal, en passant par Madagascar, la génération Z structure ses luttes sur Discord
-
À Londres, le café c'est dans les toilettes
-
De la propagande russe dans nos infos locales
-
Ordures ménagères : une taxe toujours plus chère
-
Temu, Shein... ça va coûter plus cher ?
-
C'est très compliqué dès qu'on parle de la France
-
Départ anticipé d’E. Macron : “La seule décision digne qui permet d’éviter 18 mois de crise”
-
Donald Trump : le Venezuela dans sa ligne de mire
-
Hommage à Samuel Paty : des minutes de silence "inutiles" pour sa sœur.
-
Avion low cost : payer pour incliner son siège
-
Otages français en Iran : l'appel de détresse de leurs familles
-
Cédric Jubillar : ses défenseurs passent à l'attaque
-
Salomé Zourabichvili : "La Russie utilise la Géorgie comme test"
-
Se faire recruter dans l’armée par tirage au sort ?
-
La détresse de Cécile Kohler et Jacques Paris, otages en Iran
-
Le fléau des courses-poursuites à Los Angeles
-
Se soigner risque-t-il de coûter plus cher ?
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter