L'obésité n'est pas toujours une maladie et l'IMC ne suffit pas à l'évaluer, estiment une cinquantaine de chercheurs

Une commission d'experts internationaux souligne, dans une revue scientifique, que les personnes obèses ne présentent pas nécessairement de problèmes de santé liés à leur poids. Ces derniers invitent également à utiliser d'autres outils que l'indice de masse corporelle.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'influenceuse mode grande taille Virginie Grossat, à Lyon, le 15 août 2020. (PHILIPPE DESMAZES / AFP)
L'influenceuse mode grande taille Virginie Grossat, à Lyon, le 15 août 2020. (PHILIPPE DESMAZES / AFP)

Une personne obèse est-elle forcément une personne malade ? La question, au croisement d'enjeux médicaux et de lutte contre les discriminations, divise de manière récurrente les professionnels de santé et la société civile. Une cinquantaine de spécialistes de l'obésité viennent de s'accorder pour redéfinir cette condition qui touche une personne sur huit dans le monde, et la manière de la mesurer, dans un article paru mardi 14 janvier dans le Lancet Diabetes & Endocrinology.

"Bien qu'il soit prouvé que certaines personnes présentant un excès d'adiposité souffrent d'une mauvaise santé due à l'obésité, cette dernière est généralement considérée comme un signe avant-coureur d'autres maladies, et non comme une maladie en soi. L'idée que l'obésité est une maladie reste donc très controversée", souligne le document. L'obésité est en effet associée à des risques de développer des pathologies, comme le diabète ou des maladies cardiovasculaires. Mais ces dernières n'adviennent pas chez toutes les personnes obèses.

L'indice de masse corporelle insuffisant

Même si une personne est déclarée obèse, ces experts ne jugent donc pas forcément qu'il faille y voir une maladie. Selon eux, c'est seulement si des organes manifestent des signes de dysfonctionnement que l'obésité devient "clinique". Sans cela, ils appellent à parler d'obésité "pré-clinique". Dans ce cas de figure, il ne s'agirait pas d'une maladie, mais d'un état qui nécessite essentiellement des mesures de prévention, et pas forcément des traitements médicamenteux ou chirurgicaux, afin d'éviter une "surmédicalisation".

L'article souligne par ailleurs que l'indice de masse corporelle (IMC), qui repose sur un ratio entre poids et taille, est insuffisant pour déterminer si un patient est ou non obèse. Il faudrait le compléter par d'autres examens comme la mesure du tour de taille ou l'estimation de la quantité de graisse dans l'organisme via des techniques de radiologie.

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