: Témoignages "Ils se mettent une pression dingue" : comment expliquer ce sentiment de mal-être de plus en plus répandu chez les étudiants
Santé mentale inquiétante, signes dépressifs, voire pensées suicidaires, une enquête que dévoile franceinfo, lundi, dresse un tableau sombre de la santé psychique des jeunes.
Un mal-être généralisé chez les étudiants. Ils sont 70% à déclarer des symptômes dépressifs et un tiers ont même des idées suicidaires, selon le résultat d'une enquête menée par l'institut CSA, pour la mutuelle étudiante LMDE à laquelle franceinfo a eu accès lundi 11 juillet.
>> 70% des étudiants sont en situation de mal-être selon une enquête
Derrière ce tableau assez sombre de la santé psychique, il y a des étudiants comme Kawthar. Elle entame ses études en 2019. La jeune femme quitte sa famille, et arrive seule, à Paris. C'est notamment le passage de l'adolescence à l'âge adulte qui lui semble difficile avec de grandes décisions à prendre et des choix d'avenir sans droit à l'erreur. "La notion d'échouer est extrêmement stressante, explique Kawthar. L'échec n'est pas acceptable. Ça nous vient en angoisse le soir, quand on ne fait rien et qu'on doit dormir. On rentre dans une boucle infernale."
"J'avais l'impression d'être dans une course où il fallait que j'arrive à la fin le plus vite possible. Je me disais : 'J'ai eu mon bac, donc maintenant c'est bon, on y va ! Le marathon est fini et maintenant on sprint jusqu'à la ligne d'arrivée.'"
Kawtharà franceinfo
La jeune femme, inscrite en Sciences des organisations à l'université Dauphine, ne s'y plaît pas. Elle s'obstine, mais redouble. Son moral dégringole. Elle présente plusieurs symptômes dépressifs : "Des insomnies, des troubles du comportement alimentaire où je mange n'importe quoi dès que je vois un truc et que je ne vais pas bien, confie Kawthar. Je me dis il faut que je mange pour essayer de me calmer et de penser à autre chose. Pour ma part, j'ai été en dépression pendant une période. C'était très compliqué."
La situation se dégrade depuis trois ans selon les associations
Après de nombreux mois de mal-être, l'étudiante découvre alors l'association Rêves-Jeunes. Elle se rend compte qu'elle n'est pas seule dans cette situation et consulte une psychologue pour deux euros seulement la séance. Une quinzaine de professionnelles y font des permanences bénévoles, comme Magali Campa. Pour elle, la sélection dans l'enseignement supérieur joue beaucoup sur la santé mentale des jeunes : "On a beaucoup d'étudiants qui viennent et qui commencent souvent en nous disant : 'Je me sens nul. J'ai l'impression d'avoir un impact sur rien du tout.' Il y a vraiment des jeunes qui se mettent une pression dingue. Depuis trois ans, on a vraiment des jeunes qui vont de plus en plus mal", détaille-t-elle.
"Il y a quelque chose qui revient aussi beaucoup chez les étudiants, c'est : 'Moi, je vais mal mais je ne vais pas plus mal qu'un autre. C'est pour ça que j'ai pris du temps pour venir.'"
Magali Campa, association Rêves-Jeunesà franceinfo
Sans compter les conséquences encore du Covid-19, constate encore la psychologue. Parmi les étudiants qui ont traversé la solitude, ainsi que les angoisses des confinements et des cours à distance, certains mettent du temps à s'en remettre.
À regarder
-
"Je ne l'ai pas tuée" : Cédric Jubillar réaffirme son innocence
-
Oeufs, à consommer sans modération ?
-
Ce radar surveille le ciel français
-
On a enfin réussi à observer un électron !
-
"Manifestation des diplômés chômeurs, un concept marocain !"
-
Crise politique : "La dernière solution, c'est la démission du président de la République"
-
Le loup fait taire la Fête de la science
-
Les tentatives de suic*de en hausse chez les adolescentes
-
Défi chips : alerte dans un collège
-
Chine : la folie des centres commerciaux XXL
-
Quand tu récupères ton tel à la fin des cours
-
Ukraine : le traumatisme dans la peau
-
Teddy Riner s'engage pour sensibiliser sur la santé mentale
-
Suspension de la réforme des retraites : les gagnants et les perdants
-
Ukraine : le traumatisme dans la peau
-
L'espoir renaît à Gaza après l'accord de cessez-le-feu
-
Une école pour se soigner et réussir
-
Taux immobiliers : est-ce le moment d'acheter ?
-
La panthéonisation de Robert Badinter
-
Cancer : des patientes de plus en plus jeunes
-
"Le Bétharram breton" : 3 établissements catholiques dénoncés par d'anciens élèves
-
Cessez-le-feu à Gaza : un premier pas vers la paix
-
Quand t'as cours au milieu des arbres
-
Il gravit la tour Eiffel en VTT et en 12 min
-
Pourquoi on parle de Robert Badinter aujourd'hui ?
-
Robert Badinter : une vie de combats
-
La tombe de Robert Badinter profanée à Bagneux
-
Accord Hamas-Israël, la joie et l’espoir
-
"Qu’on rende universelle l'abolition de la peine de mort !"
-
Guerre à Gaza : Donald Trump annonce qu'Israël et le Hamas ont accepté la première phase de son plan
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter