Coronavirus et emploi : Louis Gallois appelle à "faire un effort appuyé sur l'économie sociale et solidaire” pour éviter une flambée du chômage des plus précaires
Le président de la Fédération des acteurs de la solidarité propose d'augmenter le nombre d'emplois aidés pour les personnes les plus en difficulté.
"Pour les personnes les plus en difficulté, je pense qu'il faudra faire un effort tout à fait particulier parce que ils ne sont jamais prioritaires dans les embauches", a lancé Louis Gallois, président de la Fédération des acteurs de la solidarité, sur franceinfo ce mardi 19 mai. Pour éviter une flambée du chômage dans les prochains mois, "il va falloir faire un effort appuyé sur l'économie sociale et solidaire" pour "imiter le chômage des moins qualifiés et des plus éloignés de l'emploi", recommande Louis Gallois. Celui qui est aussi président du Conseil de surveillance de PSA Peugeot Citroën propose notamment d’augmenter le nombre de contrats aidés, appelés maintenant parcours emploi compétences. "C'est actuellement 100 000, il faut peut-être le porter à 300 000", a t-il suggéré.
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L’un des grands chantiers pour les plus fragiles, c’est l’emploi. Est-ce qu’il faut augmenter les salaires ?
Louis Gallois. Pour ceux qui n'ont pas de salaire du tout, il faut augmenter les minimas sociaux. Sur les salaires dans le privé, il y a des procédures de négociation. Le gouvernement peut donner des orientations dans ce domaine. Les salaires sont fixés dans le cadre de conventions collectives ou d'accords d'entreprise. Je ne suis pas absolument sûr d'ailleurs qu'il y ait une marge de manœuvre énorme parce que le smic en France est déjà assez élevé par rapport aux autres pays européens.
Et dans la fonction publique, il y a deux grands chantiers inéluctables. Ce sont les rémunérations des personnels de santé et des enseignants qui sont, dans tous les barèmes européens, situés beaucoup trop bas par rapport à la richesse du pays et à l'utilité de ces professions. Je pense que le problème de l’emploi va être déterminant dans les prochains mois. Il va falloir se concentrer là dessus.
Comment éviter une flambée du chômage ?
Je pense que le gouvernement a fait ce qu'il fallait avec le chômage partiel. Il va falloir maintenant qu'il gère une situation où les entreprises ne pourront plus embaucher alors que de nouvelles personnes se présentent sur le marché du travail. Peut-être que certaines entreprises ont de grandes difficultés. Je pense à la restauration ou au tourisme et à tous les secteurs qui se sont arrêtés durablement, tous ces secteurs vont peut-être être amenés à se séparer de salariés. Je crois donc que nous allons vers une montée du chômage.
Pour les personnes les plus en difficulté, je pense qu'il faudra faire un effort tout à fait particulier parce que ils ne sont jamais prioritaires dans les embauches.
Louis Galloisà franceinfo
Il va falloir faire un effort appuyé sur l'économie sociale et solidaire. Ca peut être ce qu'on appelle les contrats aidés, qu'on appelle maintenant les parcours emploi compétences. C'est actuellement 100 000, il faut peut-être le porter à 300 000. L'insertion par l'activité économique est aussi un puissant moyen pour revenir à l'emploi qu'il faut développer beaucoup plus largement, même s'il y avait des projets déjà ambitieux, il faut aller au-delà. Je pense que l'économie solidaire va être appelée à jouer un rôle essentiel pour limiter le chômage des moins qualifiés et des plus éloignés de l'emploi.
12 millions de Français étaient au chômage partiel au mois d'avril. Combien de temps doit-il durer ?
Ce qui essentiel, c’est que les gens retournent au travail. L'objectif prioritaire de la politique économique, c'est d'accélérer autant que possible la reprise parce que plus elle sera rapide, moins la crise fera de dégâts. Le chômage partiel, il va durer pour les métiers qui ne repartent pas. Je pense que c'est le cas de l'hôtellerie, de la restauration et du tourisme. Je pense que pour les autres métiers, progressivement, il va s'effacer pour faire face à la vraie activité. Le chômage partiel ne peut être qu'une solution transitoire. 12 millions de chômeurs partiels, c'est gigantesque. C'est plus en proportion tous les autres pays d'Europe.
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