Vidéo Soignant, éboueur, proche endeuillée... Cinq ans après le Covid-19 et le confinement, ils reviennent sur une période qui a bouleversé leurs vies

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Article rédigé par France 2 - M. Buisson, J. Ababsa
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Lucas, ancien interne qui a quitté l'hôpital face au manque de moyens, regrette que la France ait trop vite tourné la page de l'épidémie. Tout comme Sabrina, qui aimerait un hommage national aux victimes du virus, qui a emporté son père et son frère.

"Le jour où il y a eu le Covid, les gens se sont rendu compte que sans nous, ça aurait été la débandade totale. (...) On était essentiels à leur vie." A l'arrière de son camion-poubelle à Bordeaux (Gironde), tôt le matin, Jean-Claude Robert se souvient du premier confinement lié au Covid-19, dont on marque les cinq ans, lundi 17 mars. Les "travailleurs essentiels" comme lui étaient acclamés.

Le chef des éboueurs de Bordeaux, Christophe, a conservé sur un mur de leurs locaux les messages et dessins reçus à l'époque, en remerciement de leur mobilisation. Mais après avoir reçu une prime de 700 euros, le monde d'après a vite ressemblé au monde d'avant.

"Je n'ai pas pu lui dire au revoir"

"Au début, on est un peu émerveillé en se disant 'Wow, ça y est, il va se passer quelque chose'", se souvient Lucas Reynaud. Quand l'épidémie se déclare, ce jeune médecin est interne à l'hôpital de Lyon, et vit des mois éprouvants, mais marqués par une reconnaissance inédite. Les soignants sont acclamés tous les soirs par les Français confinés.

"Honnêtement, ça n'a pas bougé", constate-t-il cinq ans plus tard. Fatigué du manque de moyens de l'hôpital public, il l'a quitté pour travailler comme urgentiste dans une clinique et médecin d'une équipe de rugby. Devenant ainsi un de ces nombreux travailleurs pour qui la crise du Covid-19 a été l'occasion d'une reconversion professionnelle.

Sabrina Sellami, elle aussi, regrette que les épreuves de cette période aient été trop vite oubliées. Le virus a emporté son père et son frère, et les restrictions sanitaires l'ont privée de son deuil. "Au moment extrême de la vie de mon père, je n'ai pas pu lui dire au revoir, je n'ai pas pu tenir sa main", regrette celle qui espère encore qu'un hommage national soit rendu aux victimes de l'épidémie.

Un sentiment qui contraste avec celui des Français dont la vie a changé pour le mieux après le confinement, comme Diane Ségard, dont la carrière d'humoriste a décollé grâce au succès de ses sketches tournant en dérision la vie confinée. "Il y a encore des gens qui me disent 'Ohlala, vos vidéos pendant le confinement, merci, parce que c'était dur'", témoigne-t-elle aujourd'hui. Des compliments qui témoignent de la trace laissée, cinq ans après, par cette période inédite.

Regardez l'intégralité du reportage dans la vidéo ci-dessus

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