Covid-19 : le nouveau protocole sanitaire "me met dans une colère noire", s'irrite un directeur d'école
"Depuis la semaine dernière, je ne fais rien d'autre que de la gestion Covid", dénonce le directeur d'école, expliquant qu'il en est réduit à délivrer des ordonnances nominatives pour les autotests. "Je suis tout seul et je n'ai pas de secrétariat."
Olivier Flipo, directeur d’école primaire à Cergy-Pontoise et délégué du syndicat SE-UNSA du Val-d’Oise a critiqué mardi 11 janvier sur franceinfo Jean Castex qui "essaie de diviser les parents et l'école" avec de nouvelles mesures pour simplifier le protocole sanitaire à l'école. Jeudi plusieurs syndicats de l'Éducation nationale appellent à une journée de grève pour avoir "les conditions d'une école sécure sous Omicron".
Le Premier ministre a notamment annoncé lundi que trois autotests suffiraient après un cas de Covid-19 dans une classe. "On simplifie un peu la vie des parents", mais "pour les écoles, pour les personnels, pour le directeur d'école que je suis, c'est carrément une complexification", dénonce-t-il.
franceinfo : Est-ce que les mesures annoncées par le Premier ministre vous conviennent ?
Olivier Flipo : Quand j'ai entendu Monsieur Castex hier, cela m'a mis dans une colère noire. D'abord, on simplifie un peu la vie des parents, même s'ils sont obligés de faire les tests eux-mêmes. Mais pour les écoles, pour les personnels, pour le directeur d'école que je suis, c'est carrément une complexification. Comme d'habitude, on a les informations par les médias. Aucune instruction n'arrive autrement. D'ailleurs, au-dessus de nous, nos inspecteurs de secteur et la directrice académique, sont dans le même état que nous. En gros, ils sont dépassés. On essaie de faire ce qu'on peut. Ce matin, devant mon école, dans une entrée spéciale avec attestation, il y a une file qui a duré une heure où il fallait pointer enfant après enfant. Que ce soit un test antigénique ou un autotest, cela ne change rien à ces files-là.
Le mouvement de grève de jeudi sera-t-il bien suivi, selon vous ?
Je pense qu’il va être extrêmement suivi et on comprend pourquoi. Ce qu'il faut savoir, c'est que les parents nous encouragent à faire cette grève.
"Dans la manœuvre de monsieur Castex, il essaie de diviser les parents et l'école. Sauf que les parents, pour l'instant, ils nous comprennent. Ils nous invitent à faire la grève. On essaie d'être tous solidaires."
Olivier Flipo, directeur d’école primaireà franceinfo
On est prêts effectivement à faire tout ce qu'il faut pour que les choses avancent. Je suis tout seul et je n'ai pas de secrétariat. Je n'ai pas d'officine. Je suis en train de faire des ordonnances parce que finalement, on nous demande de faire des attestations pour les parents pour qu'ils puissent aller retirer des autotests à la pharmacie. Ces attestations, elles sont nominatives. Il faut mettre le nom du parent, le nom de l’enfant, la date, il faut les signer, c'est individuel. Donc à chaque fois, les parents font une deuxième queue pour avoir cette attestation parce que je ne peux pas la faire pour tous les élèves. Je ne la fais que pour les familles qui me le demandent.
Vous n’avez plus le temps de faire votre métier ?
Depuis la semaine dernière, je ne fais rien d'autre que de la gestion Covid alors que j'ai des effectifs à remonter, j’ai des pointages de commandes à faire, on me demande de faire des prévisions diverses et variées pour la prochaine rentrée, j’ai des dossiers à déposer pour des orientations d’élèves, j’ai des autotests à récupérer. Il y a plein de choses que je ne peux même plus faire. En fait, il y a un mépris total de notre ministère à l'égard des personnels. C'est inadmissible. Sans compter que les autotests, les parents vont être obligés de les faire ou alors ils nous font de faux certificats. C'est compliqué quand vous faites un autotest à un enfant qui est votre enfant, évidemment, vous le faites différemment d'un praticien habituel, c'est normal. On peut le comprendre.
"Ce qu'on demande clairement, c'est que, quand il y a un cas positif dans une classe, on ferme la classe 7 jours."
Olivier Flipoà franceinfo
Retour à l’ancien protocole qui est peut-être effectivement un peu moins populaire, mais c'est ce qu'il y a de plus salutaire.
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