"Maintenant, il y en a, eh bien portez-les !" : Axel Kahn défend le masque pour éviter un deuxième pic épidémique
Le généticien a signé la tribune, publiée dans le journal "Le Parisien", dans laquelle des professionnels de santé demandent que le port du masque deviennent obligatoire dans les lieux public clos : "Autrement, le confinement risquera de n'avoir servi à rien", redoute-t-il.
Dans une tribune publiée dans Le Parisien, des médecins réclament que le port du masque soit obligatoire dans les lieux publics clos pour éviter que l'épidémie de coronavirus ne reparte. Parmi les quatorze signataires, le professeur Axel Kahn, généticien, qui s'en est expliqué sur franceinfo, samedi 11 juillet : "Ça a été long, mais aujourd'hui, ces masques, on les a enfin. Et alors qu'on les a, qu'on les avait demandés parce qu'on a fini par se convaincre que cela était extrêmement utile, très souvent, on ne les porte pas ?" Pour Axel Kahn, "une deuxième vague, un deuxième pic épidémique, peuvent être évités. Mais il ne faut pas faire n'importe quoi. Et le port des masques dans les endroits clos où il y a des personnes est vraiment indispensable."
franceinfo : Vous voulez, comme les autres signataires de cette tribune, rendre le masque obligatoire dans les lieux publics clos. Pourquoi c'est impératif, selon vous?
Axel Kahn : Pour que l'effort que l'on a accompli avec le confinement ne soit pas perdu. Le fait qu'on ait accepté courageusement le confinement a fait énormément baisser la circulation du virus. Et maintenant, si on est raisonnable et prudent, avec des gestes de distanciation physique, et s'il y a un "contact tracing" avec la détection des cas, je suis persuadé qu'une deuxième vague, un deuxième pic épidémique, peuvent être évités. Mais il ne faut pas faire n'importe quoi. Et le port des masques dans les endroits clos où il y a des personnes est vraiment indispensable. On sait qu'il y a une projection de gouttelettes de salive avec des virus et que dans les atmosphères closes, c'est là la cause la plus fréquente de contamination. Par conséquent, ce doit être obligatoire. Autrement, tout ce que l'on a fait ces trois mois de confinement risquera de n'avoir servi à rien. Ce serait dommage.
Votre discours peut paraître paradoxal, on remarque que la pandémie ne fait plus beaucoup de victimes, que le nombre de malades en réanimation ne cesse de diminuer. Et vous nous dites que le danger est encore là.
Est-ce que le virus circule tout temps ? Oui, tout le monde le sait très bien. Et d'ailleurs, les pays, les régions, les États des États-Unis qui soit n'ont pas tellement confiné, soit ont déconfiné bien trop tôt, sont en pleine tourmente épidémique. Par conséquent, nous savons très bien qu'il n'y a pas d'immunité générale suffisante pour éviter une reprise de l'épidémie. Et nous savons qu'il faut faire attention. La seule possibilité, puisqu'il n'y a pas de traitement efficace aujourd'hui, c'est de diminuer toutes les conditions dans lesquelles il y a une contamination de personne à personne, et dans les endroits clos, le port du masque.
Le masque, c'est vraiment l'arme absolue ? Les politiques, il n'y a pas si longtemps, conseillés par des scientifiques, nous expliquaient que les masques ne servaient à rien. Maintenant, vous voulez les imposer partout ?
Avouez, les Français, parfois, sont un peu singuliers... Dans les auditions à l'Assemblée nationale et au Sénat, on reproche énormément – et à juste titre – que la France se soit laissée démunir de masques. Ça a été long, mais aujourd'hui, ces masques, on les a enfin. Et alors qu'on les a, qu'on les avait demandés parce qu'on a fini par se convaincre que cela était extrêmement utile, très souvent, on ne les porte pas ? Vous avez des magasins avec des dizaines de personnes proches les unes des autres et une personne sur cinq qui ne porte pas de masque... Ça, ça ne devrait pas être possible ! Maintenant, il y en a, eh bien portez-les !
On est d'accord, les masques, ce n'est pas la panacée. Les masques, ça évite les projections de salive en milieu clos, ce qui est le mode le plus habituel de la contamination. Aujourd'hui, pour que l'on continue vraiment à profiter de ces vacances sans limitation extraordinaire des déplacements et sans voir de reconfinement endroit par endroit, il faut faire attention. Il y a des masques, portez-les à l'intérieur, dans les endroits où il y a d'autres personnes. Ce doit être obligatoire. C'est simple : vous n'avez pas de masque, vous ne voulez pas mettre de masque ? Vous n'entrez pas.
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