"Je suis partie en sachant que les élections n'auraient pas lieu" : Agnès Buzyn affirme avoir alerté l'exécutif sur la gravité du coronavirus dès janvier
L'ancienne mnistre de la Santé a livré un témoignage tout aussi désarmant qu'explosif dans les colonnes du "Monde".
Une confession désarmante, qui pourrait provoquer un scandale au sein de l'exécutif. Dans un entretien au Monde (article payant) paru mardi 17 mars, l'ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn dit avoir alerté Edouard Philippe dès le 30 janvier sur le fait que les élections municipales "ne pourraient sans doute pas se tenir" en raison de l'épidémie de Covid-19.
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Tiraillée entre son angoisse face à la situation sanitaire du pays et sa candidature, celle qui a remplacé Benjamin Griveaux dans la course à la mairie de Paris dit avoir vécu sa campagne "de manière dissociée".
Depuis le début, je ne pensais qu'à une seule chose : au coronavirus. On aurait dû tout arrêter, c'était une mascarade.
Agnès Buzynau Monde
Agnès Buzyn revient également, dans les colonnes du quotidien, sur son départ du ministère de la Santé le 16 février, au cours duquel elle avait semblé particulièrement émue. "Quand j'ai quitté le ministère, je pleurais parce que je savais que la vague du tsunami était devant nous. Je suis partie en sachant que les élections n'auraient pas lieu", assène-t-elle. Elle indique également avoir "tout préparé" avant de quitter son poste au gouvernement, malgré une "inertie" à propos de laquelle elle ne donne pas de précision.
"Il va y avoir des milliers de morts"
L'ancienne ministre, qui semble presque se livrer à des aveux cathartiques dans cet entretien, raconte donc avoir pris conscience très tôt de l'ampleur de la crise sanitaire à venir. "Je pense que j'ai vu la première ce qui se passait en Chine : le 20 décembre, un blog anglophone détaillait des pneumopathies étranges. J'ai alerté le directeur général de la santé. Le 11 janvier, j'ai envoyé un message au président sur la situation, énumère-t-elle. Le 30 janvier, j'ai averti Edouard Philippe que les élections ne pourraient sans doute pas se tenir. Je rongeais mon frein."
Pourquoi, dans ce cadre, a-t-elle quitté son poste au gouvernement pour se lancer dans une bataille électorale ? "Je recevais des milliers de textos me disant : 'Il n'y a que toi…' Je me suis dit que je n'allais pas laisser La République en marche dans la difficulté… Paris est un beau mandat. J'ai appelé moi-même le président pour lui dire que j'y allais", indique Agnès Buzyn.
Interrogée sur son avenir professionnel, celle qui est hématologue de formation indique se tenir prête à prendre sa part dans la lutte contre la pandémie. "L'hôpital va avoir besoin de moi. Il va y avoir des milliers de morts", conclut-elle.
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