"La façon de traiter la progression épidémique n'est pas la même que dans l'Hexagone" : en Guyane, le couvre-feu a été durci
Dans ce département français d'Amérique du Sud, le coronavirus circule encore fortement. Les autorités ont pris des mesures drastiques et un hôpital de campagne a été monté.
À Cayenne, les rues sont quasiment désertes, les magasins fermés tout le week-end. La place des palmistes, habituellement très animée est vide. Les habitants, confinés depuis la mi-mars, doivent désormais respecter un couvre-feu très strict, du samedi 13 heures au lundi matin 5 heures, ainsi que tous les soirs de la semaine après 17 heures. En Guyane, la circulation du coronavirus reste "particulièrement active et préoccupante", selon les autorités sanitaires. Les restaurants et cafés sont fermés, le territoire de 300 000 habitants reste sous état d'urgence sanitaire jusqu'à la fin octobre. C’est d'ailleurs le seul département français où il n’y a pas d’élections municipales dimanche 28 juin, le scrutin est reporté.
On n'entend plus que les chiens et quelques voitures passer.
Céline, une habitante de Cayenneà franceinfo
Comme tous les habitants, Céline a le droit à une heure de promenade par jour, à moins d’un kilomètre de chez elle : "Ici, place des palmistes, normalement c'est notre QG. Mais là, juste déjà boire un café en fin d'après-midi c'est impossible. C'est sûr que les gens respectent ! Mais ce n'est pas facile."
À quelques kilomètres du centre-ville de Cayenne, dans un lotissement de Rémire-Montjoly, Sonor et Josiane sont donc contraints de rester chez eux, ils ne sortent quasiment pas : "Depuis le mois de mars, oui. D'habitude le weekend, quand on a un peu de temps, on va à la mer, mais là on ne peut pas sortir."
Pour justifier ce couvre-feu très strict, où il n’est même pas possible de faire ses courses, Marc Del Grande, le préfet de Guyane explique que la situation est différente de ce côté de l’Atlantique : "Nous ne sommes pas dans l'Hexagone, nous sommes à 7 000 kilomètres de l'Hexagone, en Amérique du sud, dans un territoire qui est aussi grand que le Portugal, avec plus de 500 kilomètres de littoral, plus de 1 200 kilomètres de frontière avec le Brésil et le Surinam. Donc la façon de traiter, de prévenir, de ralentir, de freiner la progression épidémique n'est pas la même que dans l'Hexagone."
Dans certaines parties de la Guyane, le confinement n’a même jamais été levé, c’est le cas des villes à l’est, frontalières avec le Brésil, un pays particulièrement touché par le coronavirus.
Un hôpital de campagne mis en place
Face à cette crise épidémique, un hôpital de campagne a été mis en place depuis mercredi à côté du centre hospitalier de Cayenne. Il accueille ses premiers patients dimanche. Monté en quelques jours par la sécurité civile, il a pour but de désengorger le service des urgences. "Il y a un sas d'admission, puis un couloir qui va desservir différents services, où vous allez retrouver tout ce qui fait un service d'urgences d'un hôpital", décrit le lieutenant-colonel Jean-Michel Audibert, chef du module Escrim (élément de sécurité civile rapide d’intervention médicale).
La structure va donc traiter les accidents de la vie courante et faire, par exemple, de la petite chirurgie. "Le patient est déjà enregistré au niveau des urgences, les données sont transférées sur ce terminal", explique François Topin, le médecin chef du module Escrim en Guyane. Habitué à intervenir après des catastrophes naturelles, cette fois il doit composer avec l’épidémie de Covid 19.
"La frontière entre le Covid et le non-Covid est très ténue, donc il faut prendre toutes les précautions pour que notre effectif, qui est déjà très contraint, ne soit pas déficitaire, ce qui nous empêcherait de réaliser notre mission", complète le médecin. Cet hôpital de campagne est installé pour quatre à six semaines. Pour l’instant, aucune autre structure de ce type n’est prévue ailleurs en Guyane.
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