Manifestations de soignants : le gouvernement n'a "aucune raison d'attendre" et doit annoncer "200, 300 euros tout de suite" d'augmentation de salaire
Le Dr Olivier Milleron, cardiologue à l'hôpital Bichat à Paris et membre du collectif Inter-Hôpitaux, estime sur franceinfo que le gouvernement n'a "aucune raison d'attendre" avant de faire des annonces pour la santé.
Alors que le personnel soignant manifeste dans plusieurs villes françaises mardi 16 juin pour interpeller le gouvernement en pleine concertation avec les acteurs de la santé, le Dr Olivier Milleron, cardiologue à l'hôpital Bichat à Paris et membre du collectif Inter-Hôpitaux, estime sur franceinfo que le gouvernement n'a "aucune raison d'attendre" avant de faire des annonces pour la santé et qu'il "faut annoncer quelque chose tout de suite. 200, 300 euros de plus par mois tout de suite".
franceinfo : Avez-vous l'impression d'être dans une impasse aujourd'hui ?
Dr Olivier Milleron : On est très en colère d'avoir besoin d'être à nouveau dans la rue. Il ne s'est rien passé depuis le début du 'Ségur de la santé' [grande concertation entre les acteurs de la santé]. On ne comprend pas qu'il n'y ait pas eu d'annonces claires. Il y a des annonces claires qui sont faites par le gouvernement sur le chiffrage pour l'aéronautique, pour l'automobile, pour les entreprises en général mais pour la santé toujours rien. On sait que le constat a été fait. Sur le problème des salaires en particulier, Emmanuel Macron et la CGT font le même constat, donc il n'y a aucune raison d'attendre. Il faut annoncer quelque chose tout de suite. 200, 300 euros de plus par mois tout de suite. Et puis, un calendrier pour des négociations pour revenir au salaire de la moyenne de l'OCDE pour les salaires hospitaliers, il faut aller très, très vite. Qu'on arrête la fermeture des lits. Les personnels hospitaliers ont l'impression de lutter depuis des années. Ils sont mobilisés publiquement depuis plusieurs mois, parce qu'ils sont inquiets pour les patients. On n'a plus les moyens pour bien soigner les patients. Après la crise du Covid-19 pendant laquelle Emmanuel Macron a eu les mots sur les héros en blouse blanche, s'est engagé à vite mettre de l'argent, revaloriser les salaires. Pourquoi ils n'annoncent rien ? Il faut tout de suite un symbole. Rétablir la confiance qui a été beaucoup écornée avec ce gouvernement.
Craignez-vous que des médecins et infirmières quittent la profession en raison d'un salaire trop faible ou des conditions de travail trop difficiles ?
On a un déficit de personnel dans les hôpitaux du fait de ces bas salaires, mais on a aussi des discussions à avoir sur l'arrêt de la fermeture des lits. Notre inquiétude, c'est qu'après être descendus dans la rue, les gens vont s'en aller. C'est ce qui se passe actuellement. Moi, je travaille à l'hôpital Bichat. On a fait un sondage récemment : il y a 100 postes d'infirmières qui sont vacants à l'hôpital Bichat. Donc, c'est assez concret en termes d'impossibilité de pouvoir soigner les gens. On est obligé de limiter l'ouverture des lits, de limiter l'activité. Il y a d'autres métiers qui manquent de personnels, comme les manipulateurs radio. Il y a des machines qui sont payées avec l'argent public, qui valent des millions d'euros, qui ne peuvent pas tourner parce qu'on n'a plus de manipulateurs radio. Il y a la moitié des postes qui sont vacants dans le service de médecine nucléaire, donc c'est des choses très concrètes qui mettent en danger la vie des citoyens. Lors des prochaines mobilisations, si on n'a pas un soutien de la population, probablement que l'hôpital public va tomber.
Appelez-vous les Français à se mobiliser avec le personnel soignant ?
Clairement, on demande à ce que les gens se mobilisent, qu'ils viennent dans les manifestations et on demande que les gens qui applaudissaient à 20 heures s'organisent. Ce soir, on aimerait bien que les gens manifestent de nouveau à 20h aux fenêtres, voire descendent devant leur mairie pour qu'il y ait un soutien aux soignants. Nous, on s'organise pour que dans les prochaines semaines, la mobilisation continue en faisant le lien avec les usagers et les citoyens.
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