Les masques chirurgicaux sont lavables et réutilisables dix fois, selon une étude d'UFC-Que Choisir
L'association de consommateurs a testé trois modèles achetés en grandes surfaces. Lavés à 60°C, puis passés au sèche-linge, puis repassés, ils conservent leur capacité de filtration.
"Bonne nouvelle pour le porte-monnaie et la planète", annonce sur son site l'association de consommateurs UFC-Que Choisir, les masques chirurgicaux "conservent de très bonnes capacités de filtration après 10 lavages en machine à 60°C". Philippe Vroman, enseignant-chercheur au laboratoire de recherche textile Gemtex de l'École nationale supérieure des Arts et industries textiles de Roubaix, le soutenait déjà en septembre, l'UFC-Que Choisir l'a vérifié.
Ces masques, normalement destinés à être jetés après quatre heures d'utilisation ou dès qu'ils sont humides, restent en fin de compte, même après plusieurs cycles en machine, "bien au-dessus des exigences minimales des masques en tissus" certifiés Afnor, constate l'association de consommateurs.
Pour parvenir à ces conclusions, des tests ont été réalisés sur "trois modèles, achetés en grandes surfaces et en parapharmacie" et sur deux modèles en tissu "répondant aux exigences Afnor". Deux des trois lots de masques chirurgicaux correspondent à la norme EN14683 type 1. Chaque masque a été lavé à 60°C puis passé au sèche-linge et repassé au fer à faible température. Sur le critère de la filtration, les trois modèles "se sont maintenus à un niveau suffisant pour un usage grand public", indique l'association.
Pour faire barrière aux particules et aux virus, les masques chirurgicaux lavés sont "plus performants que les masques en tissu portant la garantie Afnor-DGA". Pour l'autre critère étudié par ce test, celui de la respirabilité, les masques jetables passés en machine s'approchent suffisamment du confort des modèles en tissus pour "un usage confortable lors d'activités calmes". Deux modèles sur trois se situent "très au-delà du minimum requis", indique l'UFC-Que Choisir. "Tous les critères sont réunis pour pouvoir les réutiliser jusqu'à 10 lavages", assure Anne-Sophie Stamane, interrogée par France Inter.
À l'issue du test que nous avons réalisé, les masques étaient tout à fait intègres. Les élastiques tiennent le coup.
Anne-Sophie Stamane, journaliste santé à "Que Choisir"à France Inter
Certains médecins militent depuis le printemps pour la réutilisation des masques, comme le professeur Daniel Garin, médecin du travail, qui note toutefois que le lavage des masques jetables en milieu hospitalier est compliqué : "Les lavages permettent d'éliminer que les virus de type SARS-CoV-2, mais pas certaines bactéries. Par contre, le médecin qui lave ses masques peut les réutiliser sans problème. Personnellement, je le fais depuis le mois de mars." En septembre, l'Académie de médecine restait prudente sur le lavage des masques chirurgicaux et disait qu'elle ne le conseillerait pas "tant qu'on n'a pas d'essais validés".
Des "difficultés" relève la société française d'Hygiène Hospitalière
Outre l'aspect écologique, le lavage des masques chirurgicaux en polypropène permettrait aussi de faire des économies. "Même si le prix des masques a tendance à diminuer depuis le début de la crise, il est toujours très supérieur à celui qui était pratiqué avant cette gigantesque crise sanitaire, rappelle Franck Attia, rédacteur en chef de la revue UFC-Que Choisir, sur franceinfo. Malgré cette baisse des prix, cela reste un budget considérable. Les masques chirurgicaux doivent être utilisés maximum quatre heures : imaginez la somme que cela peut représenter pour un foyer avec plusieurs enfants. D'un point de vue économique, on peut faire de substantielles économies en utilisant à peu près dix fois son masque."
Bruno Grandbastien, médecin hygiéniste, président de la Société française d’Hygiène Hospitalière relève "une difficulté" sur ce que révèlent les tests de l'association de consommateurs. UFC-Que Choisir "a travaillé sur quelques modèles de masques. Et les fabricants de ces masques s'engagent uniquement pour un masque à usage unique". Il faudrait, dit-il, que ces tests "soient faits sur l'ensemble des masques et que les fabricants s'engagent à garantir une intégrité et les mêmes résultats que cette étude pour l'ensemble des masques."
À regarder
-
Avions : quand des batteries prennent feu
-
Affaire Epstein : le prince Andrew renonce à son titre royal
-
Grandir à tout prix
-
Cédric Jubillar : 30 ans de prison pour meurtre
-
Mal de dos : comment le soigner
-
Faire des têtes au foot, c'est stylé, mais...
-
En Chine, le plus haut pont du monde est devenu une attraction touristique
-
Quand t’es collé en forêt
-
À Marseille, la Bonne Mère retrouve sa couronne
-
Meurtre de Lola : ce qu’il s’est passé
-
Chili : un miracle dans le désert
-
Faux diplômes : tricher pour se faire embaucher
-
Vignes : des algues pour remplacer les pesticides
-
Du Maroc au Népal, en passant par Madagascar, la génération Z structure ses luttes sur Discord
-
À Londres, le café c'est dans les toilettes
-
De la propagande russe dans nos infos locales
-
Ordures ménagères : une taxe toujours plus chère
-
Temu, Shein... ça va coûter plus cher ?
-
C'est très compliqué dès qu'on parle de la France
-
Départ anticipé d’E. Macron : “La seule décision digne qui permet d’éviter 18 mois de crise”
-
Donald Trump : le Venezuela dans sa ligne de mire
-
Hommage à Samuel Paty : des minutes de silence "inutiles" pour sa sœur.
-
Avion low cost : payer pour incliner son siège
-
Otages français en Iran : l'appel de détresse de leurs familles
-
Cédric Jubillar : ses défenseurs passent à l'attaque
-
Salomé Zourabichvili : "La Russie utilise la Géorgie comme test"
-
Se faire recruter dans l’armée par tirage au sort ?
-
La détresse de Cécile Kohler et Jacques Paris, otages en Iran
-
Le fléau des courses-poursuites à Los Angeles
-
Se soigner risque-t-il de coûter plus cher ?
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter