: Vidéo Covid-19 : "La pandémie était inévitable", affirme l'ancien directeur général de la santé William Dab
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A la tête de la direction générale de la santé entre 2003 et 2005, l'épidémiologiste s'est exprimé devant les députés sur la gestion de la crise.
L'ancien directeur général de la santé, William Dab, a livré sa vision de la crise sanitaire. Mardi 23 juin, l'épidémiologiste s'est exprimé face à la mission d'information de l'Assemblée nationale sur la gestion de l'épidémie de Covid-19 en France. Pénurie de masques, préparation, moyens sur le terrain, confinement... Dans une prise de parole introductive, William Dab est revenu sur les mesures mises en place par les autorités françaises pour tenter d'endiguer la propagation du virus qui, à ce jour, a fait 29 720 morts dans le pays. Voici trois choses à retenir de son intervention.
"La pandémie était inévitable"
"On a compris assez vite que cette épidémie était très hétérogène et que ça n'avait rien à voir avec une épidémie de grippe", a déclaré William Dab lors de son audition à l'Assemblée, revenant ainsi sur les premiers instants de l'épidémie de coronavirus. "Je pense que présenter le Covid-19 comme apparenté à une épidémie de grippe était une véritable erreur de diagnostic. C'était assez apparent sur la base de l'expérience chinoise", a fait valoir l'expert. "Quand on a su qu'il y avait une transmission alors qu'on était présymptomatique ou asymptomatique pour un virus aussi contagieux que celui-là, à transmission aérienne, la pandémie état inévitable", a estimé William Dab face aux députés. Et d'ajouter : "Dans le monde d'aujourd'hui, on ne peut pas éviter un virus de sortir de Chine, même si l'épicentre est confiné."
"Nous en avons fait trop et pas assez à la fois"
L'ex-directeur général de la santé a jugé que les autorités auraient dû réagir plus vite après l'alerte de l'OMS sur le coronavirus, le 30 janvier. "Dans ces situations là, on est toujours dans une double menace, d'en faire trop ou pas assez. Nous avons fait les deux", a-t-il estimé. Les autorités sanitaires françaises en ont à la fois fait "pas assez", en arrêtant trop tôt le dépistage systématique et le traçage des chaînes de contamination, et "trop" en confinant tout le territoire alors qu'on aurait pu le faire seulement dans trois régions, a analysé William Dab. Le confinement avait été annoncé le lundi 16 mars par Emmanuel Macron et avait pris effet le lendemain.
"Les ressources ont diminué"
Pointant le manque de préparation du pays face à une pandémie de maladie infectieuse, William Dab a regretté qu'"on ne s'intéresse à la santé publique qu'en temps de crise", rappelant certaines crises passées : "C'est comme si nous n'apprenions pas." Selon lui, ce manque de préparation est lié à "la faiblesse du domaine de la santé publique", et notamment de prévention.
L'épidémiologiste, à la tête de la direction générale de la santé entre 2003 et 2005, a aussi déploré la "vision comptable des missions de l'Etat", avec trop peu de moyens attribués notamment aux capacités d'intervention sur le terrain. "Santé publique France a perdu 20% de ses postes", a-t-il rappelé.
Les ressources ont diminué mais les missions sont restées les mêmes. On a un pilotage par les moyens, pas un pilotage par les objectifs. Dans les appareils d'Etat, il y a très peu de réflexion sur l'adéquation entre les missions et les moyens.
William Dablors de son audition à l'Assemblée
Si certains estiment que la préparation aux risques sanitaires coûte cher, "ce qu'il nous fallait pour avoir un système de prévention solide est sans commune mesure avec ce que va coûter à notre pays ces deux mois de confinement", a-t-il fait valoir.
William Dab a aussi estimé qu'il faudrait clarifier le rôle de chacun des intervenants en temps de crise, entre les différents ministères, entre les différentes agences nationales et, au niveau local, entre les Agences régionales de santé (ARS) et les préfets. Il a ainsi jugé que ce dernier devait être le "porteur de la décision publique", "en cas d'urgence de sécurité sanitaire".
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