Épidémie de grippe : une journée aux urgences, c’est "une journée en enfer"
Invité de franceinfo, Olivier le Pennetier, président de l'Inter-syndicat national des internes, estime que l'on arrive pas à "tirer des leçons des années précédentes", face à l'épidémie de grippe.
L’Elysée accueille une réunion de crise sur la grippe, jeudi 12 janvier. François Hollande reçoit la ministre de la Santé Marisol Touraine et le patron de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch. Il s’agit de trouver des solutions concrètes pour soulager les personnels soignants débordés alors que la ministre de la Santé a déjà annoncé que le "bilan de l’épidémie devrait être lourd". Son pic est attendu la semaine prochaine.
L'épidémie met les hôpitaux sous tension. Invité de franceinfo jeudi, Olivier Le Pennetier, président de l’ISNI (Inter-syndicat national des internes), a parlé d'une "journée en enfer" pour décrire la situation dans les services d'urgence.
franceinfo : A quoi ressemble une journée aux urgences aujourd’hui ?
Olivier Le Pennetier : Ça ressemble à une journée en enfer, quand on connaît la situation de crise sanitaire que l’on vit aujourd’hui dans des services d’urgence partout en France, à la limite de la rupture. Des patients sont laissés dans les couloirs, dans des conditions à la limite de la dignité humaine.
Est-ce que cela signifie que le système de santé français ne peut pas faire face à une banale épidémie saisonnière ?
On sait que la grippe est une épidémie saisonnière et, chaque année, on y est confrontés. Ce qui est dramatique, c’est le défaut d’organisation de l’ensemble du système de santé en France qui n’arrive pas à tirer des leçons des années précédentes. En 2015, ça a déjà été une catastrophe, en 2017, c'est le même scénario qui se profile si rien n'est fait.
Comment peut-on s'organiser pour éviter un tel afflux de malades aux urgences ?
C’est le reproche principal qui est fait à la politique actuelle. La seule solution apportée par Martin Hirsch et Marisol Touraine, c’est d’augmenter les lits après le début de l'afflux aux urgences. Pourquoi ne pas réguler avant l’arrivée des patients ? Des logiciels existent qui permettent de les orienter, soit vers leur médecin traitant, soit vers un appel à SOS médecins, au Samu si le cas le nécessite vraiment. C'est à plusieurs échelons que le système dérape et n’est pas bien mis en place.
Cette situation est-elle aussi une conséquence du manque de lits à l’hôpital, selon vous ?
On a près de 400 personnes qui sont traitées pour 100 000 habitants. On commence à exploser. Les hôpitaux sont en tension. En Île-de-France, c’est le cas d'un hôpital sur six. Le nombre a doublé en trois jours. Tout cela intervient dans un contexte de mesures d’économies drastiques dans le domaine de la santé et on diminue le personnel soignant. On voit bien que l’équation n’est pas tenable.
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