Maladie bovine : des éleveurs s'opposent à l'abattage de leurs bêtes
La fronde de certains éleveurs contre l'abattage de leurs vaches pour cause de dermatose. Plusieurs cas de cette maladie sont apparus en Savoie et en Haute-Savoie et, à chaque fois, la totalité du troupeau doit être abattue.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Les gendarmes se sont positionnés aux abords d'une ferme pour prévenir tout risque de débordement. Alors que les services vétérinaires procèdent à l'abattage d'un troupeau entier, 120 vaches sont euthanasiées à titre préventif. En Savoie, c'est la mesure radicale qui s'applique pour endiguer l'épidémie de dermatose nodulaire, une infection qui touche les bovins.
Il suffit d'une bête testée positive pour abattre le reste du cheptel, sous le regard de nombreux éleveurs plongés dans le désarroi. C'est le cas de Claude Germain. Il vient d'apprendre que son troupeau de 30 vaches laitières sera euthanasié demain. "On a travaillé pour rien, en fait. En un claquement de doigts, on n'a plus rien", a-t-il regretté. Trois vaches de son troupeau ont été infectées par la maladie.
Si elles ne présentent aucun risque pour l'homme, la dermatose nodulaire se transmet chez les bovins par des insectes. Elle se manifeste par des nodules sur la peau et peut entraîner la mort. Depuis une semaine, l'accès à une ferme est bloqué. Des habitants et des éleveurs se relaient nuit et jour pour empêcher l'abattage du troupeau de Pierre-Jean Duchene, 28 ans. Les 80 vaches du jeune exploitant doivent être euthanasiées, elles aussi. "Imaginez ce bâtiment vide demain, moi, clairement, ça m'empêche de dormir. Je pense que je ne m'en remettrai pas", a-t-il affirmé.
280 bovins déjà euthanasiés
C'est l'incompréhension qui domine, alors que le ministère annonce une vaste campagne de vaccination. "Et aujourd'hui, les choses avancent, les vaccins arrivent. Donc, quand on est dans une phase comme ça, on ne comprend plus du tout l'acharnement de l'État à vouloir dire qu'on élimine", a expliqué Christian Convers, secrétaire général de la Coordination rurale.
Mais pour une vétérinaire, le protocole d'abattage ne peut être suspendu malgré la vaccination. "Quand on vaccine, il faut que l'immunité s'installe. Il faut jusqu'à 21 jours pour qu'elle soit active. Donc, vous voyez bien qu'il y a un délai qui nécessite d'être très vigilant sur les nouveaux cas qui ne vont malheureusement pas s'arrêter. Ça passe malheureusement par l'abattage", a-t-elle détaillé. La campagne de vaccination sera lancée en début de semaine prochaine. À ce jour, 280 bovins ont été euthanasiés en Savoie.
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