Reportage "On essaye de limiter les risques" : à Port-sur-Saône, principal foyer de légionellose en Haute-Saône, les habitants entre colère et inquiétude

Depuis l'été, les cas de légionellose se multiplient dans plusieurs départements. La commune de Port-sur-Saône, dans la Haute-Saône, est un des principaux foyers, surveillé de près par l'Agence régionale de santé.

Article rédigé par franceinfo
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Des restrictions sur l'eau ont été émises à Albertville, après l'identification de plusieurs cas de légionellose dans le secteur. (LOUISE RAYMOND / MAXPPP)
Des restrictions sur l'eau ont été émises à Albertville, après l'identification de plusieurs cas de légionellose dans le secteur. (LOUISE RAYMOND / MAXPPP)

Les cas de légionellose inquiètent depuis plusieurs semaines en France. Cette bactérie, mortelle dans un cas sur dix, notamment pour les personnes en insuffisance cardiaque ou respiratoire, a fait des victimes dans deux départements. Le 25 septembre, on compte 45 cas et un mort en Savoie, quand en Haute-Saône il y a eu six cas et déjà deux décès entre le 12 août et le 22 septembre.

Les deux victimes habitaient dans le village de Port-sur-Saône, près de Vesoul (Haute-Saône). Parmi elles, le père de Caroline, qui a succombé il y a près d'un mois et demi. Le 12 août, on lui diagnostique la légionellose. Pour sa fille, l'information de la population sur les précautions à prendre a beaucoup trop tardé. Son père était selon elle considéré comme un "cas isolé" et on l'a "laissé tomber".

La cause toujours indéterminée

"Ce n'était pas juste un cas isolé, assène Caroline. C'est là où on devrait prendre des mesures, faire des analyses et puis, s'il y a quelque chose, aller plus loin et ne pas attendre." La légionellose est d'autant plus dangereuse pour les plus de cinquante ans : les deux victimes franc-comtoises avaient  70 et 80 ans, ainsi que des soucis de santé, notamment des insuffisances cardiaques ou respiratoires.

L’origine de la bactérie est encore inconnue. Seul indice : les victimes vivaient toutes dans la zone pavillonnaire de Port-sur-Saône. C'est là qu'habite également le premier adjoint au maire, Éric Madiot. Il explique que la dernière analyse du réseau d'eau "date du 16 septembre 2025 et indique bien que l'eau est potable". 

"Je rassure tout le monde, je bois l'eau du robinet."

Éric Madiot, premier adjoint au maire de Port-sur-Saône

à franceinfo

L'adjoint au maire détaille : "Les seules sources d'affection, ça peut être les systèmes sanitaires, comme les chauffe-eau, affectés dans la maison ; ou alors une source extérieure. L'ARS est en train de faire une enquête environnementale par rapport à ça, pour vérifier s'il n'y a pas de gros climatiseurs ou des stations de lavage qui pourraient polluer l'air".

"On prend des précautions"

La mairie demande donc à chacun de bien détartrer les installations ou encore d’utiliser de l'eau chaude à plus de 55° pour limiter les risques de contamination. Mais cela ne suffit pas à calmer l’inquiétude de Céline, une jeune maman qui vit tout près de la zone pavillonnaire. "On prend des précautions, explique-t-elle. Vis-à-vis de ma fille, on lave les biberons avec de l'eau minérale, on essaye de limiter les risques."

Céline ne cesse de se demander quand la situation va s'améliorer : "Ce sont beaucoup de questions qui se posent et on n'a pas forcément de solutions ni de réponses. Il me tarde de savoir d'où ça vient pour savoir quelles précautions prendre aussi, parce que c'est assez compliqué". De son côté, l'ARS de Bourgogne-Franche-Comté a annoncé les premiers résultats des analyses dans une dizaine de jours.

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