StopBlues : une appli pour prévenir la dépression
Mise au point par des chercheurs de l’Inserm, StopBlues est une application gratuite. Elle apporte notamment des solutions concrètes, comme la localisation des professionnels de santé spécialisés.
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"La santé mentale est encore aujourd’hui un immense tabou et le grand public ne sait pas reconnaître les signes de la souffrance psychique, explique Karine Chevreul, chercheuse en santé publique à l'Inserm. Une appli peut permettre aux gens de faire reconnaître leur souffrance sans s’exposer, dans l’anonymat, sans avoir besoin de se dévoiler. Le but de cette appli est de faire savoir que la dépression est un incident de la vie qui peut arriver à tout le monde".
Trouver un spécialiste près de chez soi
Cette chercheuse et son équipe ont mis au point en avril dernier StopBlues, une application gratuite et un site internet destinés à aider les patients. StopBlues est accessible à tous, mais depuis cet été, la ville de Bondy, en Seine-Saint-Denis, en fait la promotion auprès de ses habitants. La commune a cartographié l’ensemble des lieux pouvant être utiles aux personnes en souffrance psychique, comme des adresses de professionnels de santé.
Les patients connectés sont géolocalisés et orientés vers les lieux de consultation.
L’appli propose également des vidéos expliquant les causes et les signes de dépression (fatigue, troubles de la concentration, troubles du sommeil, tristesse).
"Combattre le déni"
"En informant, on peut beaucoup aider à la prise en charge des patients, explique Karine Chevreul. L’objectif est de combattre le déni, précise-t-elle. 80% à 90% des personnes qui se suicident sont allées consulter un médecin, mais pour tout autre chose. Elles n’ont pas osé se confier. Evoquer un mal-être est associé à une faiblesse et les patients ne parlent pas jusqu’au jour décisif… " regrette la chercheuse.
L'une des difficultés dans la prise en charge de la dépression est la variété des symptômes. Selon les individus, elle peut se manifester par de l’anxiété, de la tristesse, de l’irritabilité, un sentiment d’inutilité, d’impuissance ou encore par des problèmes d’addiction ou des troubles alimentaires.
Des quizz pour s'auto-évaluer
Lorsqu’une personne a des doutes sur ce qu’elle ressent, l’auto-évaluation peut être une solution. C’est pourquoi l’appli propose de nombreux quizz pour évaluer précisément le bien-être psychologique, l’anxiété et la qualité de vie, le risque suicidaire etc.
"Ces quizz ont été mis au point grâce à l’abondante littérature scientifique, précise la chercheuse. Ces outils permettent aussi aux personnes de suivre l’évolution de leur mal-être une fois qu’elles sont prises en charge. Constater des changements peut se révéler très encourageant dans le processus de guérison".
"Une première étape pour un patient sans diagnostic"
StopBlues propose par ailleurs des témoignages de patients qui ont vaincu leur maladie et des « trucs et astuces » comme de la musique de relaxation.
A l’avenir, les chercheurs espèrent améliorer cette application. "Nous avons le projet de développer une application spécifiquement dédiée à la prévention du suicide chez les 15-25 ans, pour lesquels les conditions du mal-être ne sont pas les mêmes que dans la population plus âgée, ainsi qu’une application en lien avec les souffrances psychiques liées au travail", explique Karine Chevreul.
"Cette application peut être une solution, un outil parmi d'autres qui rend un vrai service, estime le Pr Antoine Pelissolo, psychiatre à l'hôpital Henri-Mondor à Créteil (AP-HP). Certes, elle sera inutile dans le cas d'un patient atteint d'une dépression majeure paralysante, mais elle peut être considérée comme un coup de pouce en cas de dépression lègère. Cela peut être par exemple une première étape pour un patient sans diagnostic qui est réticent à consulter ou encore une béquille pour un patient déjà suivi qui en marre de voir son psy mais qui ne peut pas arrêter toute prise en charge".
Des applis très en vogue aux Etats-Unis
"Aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, ce genre d'application est très développé, souligne le chef de service. C'est un outil pour mettre en place des thérapies comportamentales et cognitives. Des modules incitent à l'activité physique ou encouragent le patient dans ses progrès par exemple. Dans ces pays, ces applications sont utilisées comme support d'accompagnement entre deux consultations, voire même en remplacement total d'un thérapeute. Ce qui n'est ni souhaitable, ni envisageable en France."
Chaque année, en France, on recense 200 000 tentatives de suicide et 10 500 décès par suicide, soit près de trois fois plus que par accidents de la circulation.
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