Un nouvel implant rétinien permet à des patients atteints d'une dégénérescence de l'œil liée à l'âge de retrouver partiellement la vue

Ce nouvel implant permet notamment de soigner en partie la dégénérescence maculaire liée à l'âge. Cette maladie touche 1,5 million de Français et 200 millions de personnes dans le monde.

Article rédigé par franceinfo - Victor Dhollande (France Inter)
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Illustration œil. (ODILON DIMIER / MAXPPP)
Illustration œil. (ODILON DIMIER / MAXPPP)

Un nouvel implant rétinien permet à des patients atteints d'une dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) de retrouver partiellement la vue, selon les résultats d'un nouvel essai clinique publiés lundi 20 octobre dans la revue The New England Journal of Medicine, rapporte France Inter. Cette étude a été menée par l'Inserm, Sorbonne Université et le CNRS – via l'Institut de la vision –, l'Hôpital Fondation Adolphe de Rothschild et l'Hôpital national des Quinze-Vingts.

La dégénérescence maculaire liée à l'âge touche 1,5 million de Français et 200 millions de personnes dans le monde. Elle survient généralement après 60 ans et entraîne une perte progressive de la vision, précisément une diminution de l'acuité visuelle dans la partie centrale du champ de vision, celle qui permet de lire ou de reconnaître les visages.

L'essai clinique a été mené sur 38 patients dans cinq pays européens et concernait la forme atrophique de la maladie. Dans cette forme, jusqu'ici incurable, les cellules dans la profondeur de la rétine, qui absorbent la lumière, ne fonctionnent plus. L'objectif de cet essai clinique était d'utiliser un implant électronique pour remplacer ces cellules mortes, afin de "redonner à l'œil sa capacité à absorber la lumière et à générer un signal électrique qui va ensuite être traité par le cerveau", explique à France Inter José-Alain Sahel, chercheur en ophtalmologie à l'Institut de la Vision et à l'université de Pittsburgh, aux États-Unis.

Une micro-puce photovoltaïque placée sous la rétine

Le système Prima utilisé dans cet essai se matérialise par une paire de lunettes "sur lesquelles il y a des caméras qui captent les images" qui sont ensuite "projetées par l'intermédiaire d'un micro-projecteur sur la rétine", détaille le chercheur, tandis que "sous la rétine, on a positionné cet implant qui est photovoltaïque, c'est-à-dire que chaque cellule absorbe la lumière qui est envoyée et déclenche un signal électrique".

Cet implant placé sous la rétine est une micro-puce photovoltaïque, qui mesure à peine deux millimètres, et contient 400 électrodes pour envoyer les informations au cerveau. Dans cette étude, 80% des patients qui ont reçu l'implant ont pu récupérer une partie de leur vision au bout d'un an et lire "des lettres", des "mots", "des pages entières de livres", mais ont aussi été capable de "s'orienter dans le métro", et donc de "récupérer une partie d'autonomie", liste José-Alain Sahel.

Les résultats de cet essai clinique ont été suffisamment prometteurs pour que la société à l'origine de cet implant demande une autorisation de commercialisation en Europe.

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