Vidéo Pénurie de psychotropes : "On a des patients qui sont en train de rechuter" alertent deux psychiatres

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Article rédigé par Sarah Calamand
Radio France

Le docteur en psychiatrie et neurosciences Boris Chaumette et la psychiatre Lucie Joly dénoncent dans le Talk de franceinfo les conséquences de la pénurie de psychotropes qui touche la France depuis plusieurs mois.

"Il y a des patients qui sont en train de rechuter par pénurie de médicaments", alerte le docteur en psychiatrie et en neurosciences Boris Chaumette, invité du Talk de franceinfo, mercredi 16 avril 2025, au lendemain d'une tribune publiée par un collectif de psychiatres dans le journal Le Monde. Depuis plusieurs mois, certains médicaments psychotropes sont en rupture de stock. A ses côtés sur le plateau, la psychiatre Luci Joly détaille : "On a du mal à trouver des traitements comme l'olanzapine, le Teralithe", énumère-t-elle.

"Dès qu'il y a une pénurie dans le monde, comme on achète nos médicaments psychiatriques moins cher que dans d'autres pays, ils ne sont plus du tout approvisionnés en France, alors qu'il y en a en Belgique ou en Allemagne", explique Boris Chaumette, qui rappelle qu'il y a "des maladies psychiatriques pour lesquelles les médicaments sont indispensables", comme "la schizophrénie", "les troubles bipolaire", et les dépressions "sévères, voire modérée". 

"La psychiatrie reste le parent pauvre de la médecine"

La santé mentale a été érigée en "Grande cause nationale 2025" par le gouvernement. Sur le plateau du Talk, la psychiatre Lucie Joly estime que cette campagne doit justifier une action rapide : "un patient qui n'a pas son traitement, ça peut avoir des conséquences terribles", alerte-t-elle. 

"La psychiatrie reste le parent pauvre de la médecine", tranche Lucie Joly. Pour la psychiatre, cette pénurie s'ajoute à la liste de difficultés auxquelles doivent faire face les structures de soins en santé mentale. "On manque de praticiens, il y a un défaut d'attractivité, on manque de lits d'aval, énumère-t-elle. Les patients s'accumulent aux urgences. Vous pouvez imaginer des patients agités aux urgences, décrit Lucie Joly. C'est très compliqué."

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