Un nouveau groupe sanguin découvert... qui ne concerne pour le moment qu'une seule personne

Ce groupe sanguin ultra rare, découvert par les scientifiques de l'Etablissement français du sang, a été appelé "Gwada négatif". Une référence à la patiente d'origine guadeloupéenne chez qui il a été détecté.

Article rédigé par franceinfo
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Une personne fait un don de sang à l'Etablissement français du sang, le 4 août 2020 à Lille (Nord). Image d'illustration. (THIERRY THOREL / MAXPPP)
Une personne fait un don de sang à l'Etablissement français du sang, le 4 août 2020 à Lille (Nord). Image d'illustration. (THIERRY THOREL / MAXPPP)

Des chercheurs français viennent de découvrir un nouveau système de groupe sanguin, a appris jeudi France Inter auprès de l'Etablissement français du sang (EFS). La classification A, B, O avec rhésus positif ou négatif est la première à avoir été découverte en 1900, mais en 125 ans, la recherche a révélé l’existence d’autres systèmes, celui-ci est le 48e et l’on recense à ce jour près de 400 sous-groupes différents.  

Ce groupe sanguin ultra rare, découvert par les scientifiques de l'EFS, a été appelé "Gwada négatif". Une référence à la patiente d'origine guadeloupéenne qui en est l'unique porteuse au monde recensée. Mais cela peut concerner d'autres personnes, comme l'explique Thierry Peyrard, biologiste médical à l'EFS et spécialiste des groupes sanguins rares : "Cette patiente est toute seule au monde à ce jour mais maintenant qu'on connaît ce nouveau groupe sanguin rare, on a les moyens de le rechercher et d'espérer trouver d'autres personnes compatibles". 
 
Car la compatibilité du sang est fondamentale, notamment en cas de transfusions. Utiliser une poche de sang incompatible peut effectivement être très dangereux pour le patient. Thierry Peyrard explique qu'"au minimum ça peut créer une sensation de malaise, quelque chose qui n'est pas agréable du tout jusqu'à quelque chose de beaucoup plus sérieux voire, dans des cas graves, [le] décès du patient".  

Les découvertes de groupes sanguins s'accélèrent

Ces dernières années, grâce aux séquences ADN, les découvertes de nouveaux groupes sanguins se sont accélérées. Les équipes de l'Etablissement français du sang enquêtent déjà sur une nouvelle piste, avec des résultats attendus pour 2026. 
 
Découvrir de nouveaux groupes sanguins permet également de faire avancer la recherche, notamment en cancérologie, neurologie ou dernièrement en rhumatologie. Thierry Peyrard raconte par exemple qu'il y a plusieurs années, deux sœurs et un frère – qui avaient tous un groupe sanguin rare – souffraient de troubles rhumatologiques depuis leur adolescence. "Jamais un médecin n'a pu comprendre la raison de leur trouble et finalement on a compris quand on a découvert quel était leur groupe sanguin rare", explique-t-il.

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