L'addiction aux jeux est de plus en plus fréquente chez les seniors
Les jeux de hasard et d’argent attirent de nombreux seniors. Mais comment savoir si votre proche âgé a glissé du simple loisir au jeu excessif ? Que faire pour sortir de ce type d'addiction ou aider un proche ?
Les jeux sont une excellente manière de stimuler les fonctions cognitives, qu’il s’agisse de jeux de société classiques, bridge, belote, scrabble, qui ont l’avantage de favoriser la convivialité ou plus récemment les jeux sur ordinateur, plus solitaires mais dont certains comme "les serious games" se font fort de lutter contre les déficits de mémoire avec l’âge. Un certain nombre d'articles commencent à tirer la sonnette d’alarme sur les dangers des jeux d’argent rapidement addictifs dont les seniors seraient de plus en plus friands.
Fréquence des conduites de jeux chez les seniors
Les statistiques sont rares comme le souligne une étude récente (Juillet 2019 Thomas et coll. Neurologie, Psychiatrie, Gériatrie) mais on sait que :
- 47% des seniors se sont rendus dans un casino pendant les 12 derniers mois.
- Près du tiers des personnes âgées de 65 à 75 ans affirment avoir joué au moins une fois dans l’année à un jeu d’argent. Parmi ces seniors joueurs, le tiers a une pratique hebdomadaire (INPES).
- Les seniors de 60 ans et plus sont aussi concernés par la pratique des jeux de hasard et d’argent que les autres catégories d’âge, d’après des chiffres plus anciens de la Française des jeux.
- La pratique des jeux d’argent concernerait 11% des seniors et toucherait à égalité les hommes et les femmes.
- L’accès aux jeux en ligne et les moyens de paiement par internet jouent un rôle de facilitation.
Parmi les motivations, on retrouve souvent la fuite de la solitude, l'envie d'oublier un deuil, de combler un vide, d'améliorer sa retraite. L’appât du gain est cité par 62% des personnes, en dépit de son caractère hautement hypothétique.

Des jeux de hasard et d'argent qui touchent les plus fragiles
Il semble que ces jeux deviennent plus facilement addictifs chez des personnes vulnérables, isolées, dépressives, à faible niveau d’études et de revenus.
L’engagement au jeu passe par 3 phases :
- Une phase de plaisir ludique, pendant laquelle la personne reste libre de ses choix.
- Une phase de jeu progressivement excessif. La personne perd son intérêt pour d’autres activités.
- La phase d’addiction. Le discernement est altéré, le plaisir a disparu. Seul reste l’espoir de récupérer ce qui a été perdu. De fausses croyances altèrent le jugement (jouer de la main gauche, "plus on joue, plus on gagne" etc). La critique portée sur ses propres raisonnements a disparu (métacognition).
Des complications parfois graves
- Les complications sont sociales et médicales et peuvent être graves. Le lien social avec les proches ou les amis se défait accroissant l’isolement particulièrement néfaste chez les seniors.
- L’autonomie financière peut être compromise : c’est souvent à ce stade que le dysfonctionnement est découvert par la famille. Cela signe l’entrée dans la dépendance avec parfois une mise sous tutelle.
- Des pratiques illégales peuvent apparaître mettant le senior en danger.
- Sur le plan médical, le stress, l'anxiété, la dépression, l'alcoolisme et des tendances suicidaires peuvent survenir lorsque le joueur ne voit plus d’issue et l’arrêt du jeu ne semblant pas en être une !
Plusieurs types de prise en charge possibles
Certains seniors bien entourés par leur famille et un réseau amical parviennent à s’arrêter sans aide. Pour la plupart, une aide médico-psycho-sociale est nécessaire :
- Traitement médical de l’anxiété et de la dépression.
- Psychothérapie.
- Ré-engagement dans les activité antérieures appréciées ou engagement dans de nouvelles activités, physiques ou ludiques. Bénévolat et appartenance à des groupes tels "SOS joueurs".
- Retisser le lien familial, amical et social est la clé de la guérison en sachant que, comme dans toutes les addictions, la rechute est possible.

Ailleurs sur le web :
- SOS joueurs
La dépendance n'est pas un jeu.

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