Journée nationale du don d'organes : "Cette vie-là, elle continue ailleurs", raconte Laëtitia dont la sœur d'une donneuse décédée

En France, plus de 10 000 personnes sont sur liste d'attente pour un recevoir un organe, faute de donneurs.

Article rédigé par franceinfo
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Une campagne de sensibilisation au don d'organe à Arras (Pas-de-Calais) en 2019. (MATTHIEU BOTTE / MAXPPP)
Une campagne de sensibilisation au don d'organe à Arras (Pas-de-Calais) en 2019. (MATTHIEU BOTTE / MAXPPP)

"On a pris le temps de se rappeler que si jamais il se passait quelque chose, il fallait donner nos organes", raconte Laëtitia à France Inter, dimanche 22 juin, pour la 25e journée nationale de réflexion sur le don et la greffe d'organes. Laëtitia a perdu sa petite sœur, Fanny, en 2001, morte d'un AVC à l'âge de 13 ans, et qui a fait don de plusieurs de ses organes.

À l'époque, Laëtitia et ses parents ont respecté le choix de Fanny de donner ses organes grâce au dialogue : "Nous, ce qui nous a permis de respecter ses volontés, c'est toutes les fois où on a eu l'occasion de parler de la mort, on a pris le temps de le faire."

Vingt-quatre ans après la mort de sa petite sœur, Laëtitia se remémore, très émue, le soulagement quand elle a su que le foie, l'intestin et les reins de sa sœur avaient permis de sauver quatre vies : "Ma maman m'a dit qu'elle avait une grande nouvelle à m'annoncer. On s'est assises sur le lit de ma sœur et elle m'a dit que Fanny avait sauvé quatre enfants", raconte Laëtitia la gorge nouée. "On a pleuré de joie. Ça faisait six mois qu'on pleurait de douleur et là on a pleuré de joie". Elle confie que "24 ans après, ces enfants-là nous donnent espoir. Ça vous rappelle que la vie est belle".

Parler de ses dernières volontés autour de soi

Pour Laëtitia, c'est donc très important de parler en famille du don d'organes : "Le don d'organes nous a offert cette sérénité de nous dire qu'on avait pris la bonne décision." "Derrière, il y a ces quatre petites vies", poursuit Laëtitia qui pense à ces personnes qui ont "peut-être aujourd'hui une trentaine d'années, qui sont devenues des adultes, peut-être des parents, qui vivent leur vie". "Ces enfants nous ont donné cet espoir de pouvoir nous dire que cette vie-là elle continue ailleurs. Ça n'a pas de prix", conclut-elle.

En France en 2024, 6 000 greffes d'organes ont été réalisées. Un niveau équivalent à celui d'avant-Covid. Plus de 10 000 personnes restent toutefois sur liste d'attente. En cause, en premier lieu, le manque de donneurs. L'agence de biomédecine rappelle donc l'importance de parler de ses dernières volontés autour de soi.

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