"On restaure une certaine fonction cérébrale" : un essai préliminaire utilise une stimulation à base de lumière pour traiter la maladie de Parkinson

Cet essai clinique, mené au centre de recherche du CEA, porte à ce jour sur sept patients en début de maladie. Pour trois d'entre eux, le recul est suffisant pour un premier bilan, selon Stephan Chabardes, neurochirurgien au CHU de Grenoble, associé au CEA.

Article rédigé par franceinfo
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Une illustration du cerveau. (MR.COLE_PHOTOGRAPHER / MOMENT RF)
Une illustration du cerveau. (MR.COLE_PHOTOGRAPHER / MOMENT RF)

Un essai clinique pilote utilise la photobiostimulation, une stimulation profonde à base de lumière, pour traiter la maladie de Parkinson, selon les informations de France Inter mardi 30 juillet. Cet essai, encore très préliminaire, est mené au centre de recherche biomédicale du CEA, associé au CHU de Grenoble. Il s'intéresse aux neurones à dopamine. Quand le diagnostic de la maladie neurodégénérative est posé, environ 50% des neurones à dopamine du malade sont déjà morts. Ensuite, la dégénérescence se poursuit. "On sait très bien qu'on perd en moyenne 10% de la fixation de la dopamine par an, en moyenne, chez ces patients", juge Stephan Chabardes, neurochirurgien au CHU de Grenoble et responsable du secteur hospitalier de Clinatec. "Le but, c'est de trouver une solution qui permet de ralentir cette évolution", explique-t-il.

De la lumière est envoyée sur les neurones à dopamine. Cette lumière agit sur l'un des éléments de la cellule : les mitochondries. Véritable pompe à énergie, les mitochondries sont boostées sous la lumière. Les neurones malades sont comme revigorés. Sauf que leur emplacement, au cœur du cerveau, rend leur accès difficile, il a fallu imaginer un implant spécifique. Une expertise propre à Clinatec. "Nous avons, pour réaliser ces petits boîtiers, des experts en électronique, en photonique qui savent miniaturiser les dispositifs, décrit Stephan Chabardes. C'est la conjonction de ces expertises médicales de neurochirurgies avec les expertises en micro et nanotechnologies qui permettent de réaliser ces prouesses médicales". 

De premiers retours "prometteurs"

À ce jour, sept personnes en début de maladie ont été implantées. Pour trois d'entre elles, le recul est suffisant pour un premier bilan, selon Stéphan Chabardes. "Sur ces trois premiers patients, lorsqu'ils sont stimulés en continu, on voit des scores qui s'aggravent moins. Ce qui veut probablement dire qu'on restaure une certaine fonction cérébrale par la photobiostimulation. C'est très préliminaire, mais ce que l'on voit est plutôt prometteur", raconte-t-il. Ce n'est que si l'effet est notable qu'un essai clinique plus large sera lancé.

En France, 250 000 personnes sont atteintes de la maladie de Parkinson. Un chiffre qui ne cesse d'augmenter. Aujourd'hui, deux traitements principaux sont proposés : des médicaments ou une stimulation électrique grâce à la pose d'électrodes dans les structures profondes du cerveau. Mais seuls 10% à 20% des malades peuvent en bénéficier et cela ne fait que traiter les symptômes.

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