: Témoignage "Je n'arrive pas à me regarder dans un miroir" : Maria a été défigurée par une injection sauvage d'acide hyaluronique
L'Agence du médicament a rappelé, lundi 11 juillet, que ces injections esthétiques étaient interdites si elles n'étaient pas réalisées par des médecins. Depuis le début de l'année, on recense une quarantaine de victimes d'effets secondaires suite à ces pratiques illégales. Maria est l'une d'elles : elle raconte pour franceinfo
Des bleus douloureux sur le nez, les joues, le front : Maria* a vu son visage totalement transformé par une injection d'acide hyaluronique réalisée de manière illégale. Ce gel est utilisé en médecine esthétique pour repulper les lèvres ou lisser les petites rides. Il est très à la mode sur Instagram, par exemple, où de nombreux utilisateurs postent des photos avant et après injection, avec parfois des codes promo ou des prix cassés. Ces procédures attirent un public de plus en plus jeune. L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a alerté, lundi 11 juillet, sur ces injections quand elles ne sont pas pratiquées par un médecin. "Ces pratiques réalisées par des non-médecins sont dangereuses et interdites", avertit l'Agence du médicament. Ces injections dégénèrent parfois en effets secondaires graves, comme des brûlures, des nécroses ou des pertes de l'usage d'un oeil.
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Maria fait parti de la quarantaine de victimes recensées depuis le début de l'année par les autorités sanitaires. Cette maman de deux enfants, âgée de 40 ans, est défigurée : près d'un mois après l'injection, elle ne supporte pas la vue de son visage. "Je ne sais pas à quoi ressemble mon nez, parce que cela fait déjà trois semaines que je n'arrive pas à me regarder dans le miroir", confie Maria.
J'ai beaucoup de stress. Je préfère ne pas me regarder pour essayer de rester calme.
Maria, victime d'une injection illégale d'acide hyaluroniquefranceinfo
C'est une tatoueuse recommandée par un médecin qui lui a injecté le produit.
Elle parvient à convaincre Maria que l'acide hyaluronique va corriger son nez un peu de travers. Mais, avec le recul, la quadragénaire confie avoir eu un doute dès la piqûre : "J'ai vu dans son visage qu'il y avait quelque chose qui n'était pas normal." Cinq minutes avant l'injection, la tatoueuse lui explique pourtant qu'il n'y a pas de contre-indication. "Elle m'a dit que les rougeurs et les bleus qu'il pouvait y avoir allaient partir vite, de ne pas m'inquiéter", raconte la victime. "Quand j'ai vu dans le miroir qu'il y avait déjà des bleus autour de mon nez, elle m'a dit que ce n'était rien et que cela allait passer." Mais deux heures, puis trois passent, et les hématomes s'étendent à son front. "J'ai vu que ce n'était pas normal et je lui ai écrit tout de suite."
"Elle est sauvée, mais on a eu très chaud"
Durant les quatre jours suivants, les effets secondaires deviennent de plus en plus inquiétants. "Chaque jour qui passait, c'était de pire en pire. Le deuxième, le troisième jour, c'était pareil. Elle [la tatoueuse] me disait 'c'est rien, c'est rien'. Mais le quatrième jour, c'était vraiment extrême, je sentais une pression sur mon oeil", se souvient Maria.
C'est à ce moment qu'elle consulte en urgence la dermatologue Marie Serre. "J'avais heureusement en stock le produit qui permet de diluer l'acide hyaluronique", explique la docteure. "Effectivement, elle avait manifestement l'artère qui irrigue l'aile gauche du nez et un peu le front bouchée. Elle est sauvée, mais on a eu très chaud", précise-t-elle. Traitée juste à temps, Maria va devoir patienter encore quelques mois pour retrouver son visage d'avant.
*le prénom a été modifié
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