Attaques contre la science aux États-Unis : "La mise en danger de la recherche scientifique rend difficile le débat démocratique", avertit l'économiste Michael Zemmour
"Il n'y a rien qui nous protège en France d'une contamination de ce qu'il se passe aux Etats-Unis", prévient l'enseignant-chercheur, invité vendredi dans franceinfo soir. Des scientifiques américains estiment être la cible d'un "sabotage" par l'administration Trump.
"La mise en danger de la recherche scientifique affaiblit, voire rend très difficile le débat démocratique", a déclaré vendredi 7 mars dans franceinfo soir l'économiste Michael Zemmour, enseignant-chercheur à l'université Lumière Lyon 2 et chercheur associé à Sciences Po, alors que les scientifiques français ont affiché leur solidarité envers leurs collègues américains, cibles selon eux d'un "sabotage" par l'administration Trump.
"La base du débat démocratique, c'est qu'il y a des éléments de raison sur lesquels on peut s'entendre, et après on peut avoir un débat pour savoir si on veut aller à droite ou à gauche", a dit Michael Zemmour, évoquant aux Etats-Unis "une politique de destruction de la recherche par tous les moyens possibles pour limiter les freins dans la société qui pourrait s'opposer à la politique d'extrême droite aux Etats-Unis".
"Ce n'est pas simplement un problème pour les chercheurs ou pour l'emploi scientifique, c'est un enjeu pour l'ensemble de la société."
Michael Zemmour, enseignant-chercheur en économiedans franceinfo soir
"Une société démocratique a besoin d'avoir des personnes dont le métier est d'établir des faits, de discuter de controverses scientifiques, de rendre publiques des informations, avance Michael Zemmour. Là, il y a directement une attaque contre ces outils, qui sont longs à construire, qui sont précieux et fragiles." Selon l'économiste, l'administration Trump "a décidé de mener une politique brutale mais, en plus, a décidé d'éteindre la lumière pour empêcher qu'elle puisse être objectivée".
"Il n'y a rien qui nous protège en France d'une contamination de ce qu'il se passe aux Etats-Unis", a poursuivi Michael Zemmour, assurant tout de même qu'actuellement, "nous ne sommes pas au même niveau" dans le pays. "Mais des signaux faibles nous inquiètent très sérieusement avec des baisses de budget pour la recherche."
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