L'entreprise ION-X va tester pour la première fois en orbite son moteur révolutionnaire pour les minisatellites

La start-up française développe un moteur ionique pour les petits satellites. Une technologie révolutionnaire qui est destinée à un marché porteur.

Article rédigé par Olivier Emond
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le moteur de ION-X va être testé la première fois sur un satellite en orbite. (SPACE INVENTOR)
Le moteur de ION-X va être testé la première fois sur un satellite en orbite. (SPACE INVENTOR)

C'est le jour J pour l'entreprise française ION-X. La start-up francilienne va tester à partir de mardi 14 janvier - lancement prévu à 19h49 heure de Paris - pour la première fois en orbite son moteur innovant pour satellite, un mode de propulsION issu de la recherche publique.

La société ION-X est abritée par le Centre de nanosciences et de nanotechnologie du CNRS, à Palaiseau, à côté de Paris. "Ça, c'est le moteur, nous montre Jacques Gierak, ingénieur de recherche et cofondateur d'ION-X. C'est une grille qui extrait des IONs, qui a une forme en nid d'abeille."

Le moteur ionique pour les petits satellites développé par ION-X. (ION-X)
Le moteur ionique pour les petits satellites développé par ION-X. (ION-X)

Devant nous, un cube de quelques centimètres, cœur de cette technologie développée par Jacques Gierak depuis les années 1980 : un moteur IONique dans lequel un champ électrique vient arracher et éjecter des atomes, des IONs puisés dans un liquide spécial. "La promesse de cette technologie, c'est qu'on émet des IONs qui vont partir à une vitesse balistique tout de suite, c’est-à-dire de plusieurs centaines de km/seconde. Ces particules très rapides vont générer par essence un effet de poussée important."

Jacques Gierak, ingénieur de recherche et cofondateur d’ION-X. (CYRIL FRESILLON / C2N / ION-X / CNRS IMAGES)
Jacques Gierak, ingénieur de recherche et cofondateur d’ION-X. (CYRIL FRESILLON / C2N / ION-X / CNRS IMAGES)

"Un marché très porteur"

Gros avantage, il ne faut que très peu de liquide carburant, ici un sel fondu fabriqué en France, pour faire fonctIONner ce moteur adapté pour le moment à de petits satellites, jusqu'à 150 kilogrammes. "Le réservoir est d'une quarantaine de millilitres environ, explique Lucille Moncel, ingénieure mécanique chez ION-X. Puisque notre liquide IONique a des propriétés très efficaces, cela nous permet de faire des durées de vie d'environ cinq ans."

Cinq années au cours desquelles le moteur sera utilisé pour replacer le satellite sur son orbite ou lui faire éviter un débris. Compact, économique, ce moteur ouvre à ION-X est très gros marché. "Aujourd'hui, sur ce marché des petits satellites, il y a plusieurs centaines d'objets lancés chaque année, développe Thomas Hiriart, PDG de la société. Donc c'est d'ores et déjà un marché hyper intéressant pour nous, avec des centaines ou des milliers de satellites qu'on pourrait demain équiper. Et puis par ailleurs, si on regarde les prévisIONs des experts du domaine, on envisage des taux de croissance sur ce marché des petits satellites à deux chiffres lors de la décennie à venir. Donc, c'est un marché très porteur."

Installation d'un moteur ION-X dans une chambre à vide pour un essai de poussée, au Centre de nanosciences et de nanotechnologies (C2N). (CYRIL FRESILLON / C2N / ION-X / CNRS IMAGES)
Installation d'un moteur ION-X dans une chambre à vide pour un essai de poussée, au Centre de nanosciences et de nanotechnologies (C2N). (CYRIL FRESILLON / C2N / ION-X / CNRS IMAGES)

Avant d'entrer en phase industrielle, la technologie va être testée, éprouvée au cours des six prochains mois, in situ, en orbite, sur un démonstrateur qui doit décoller à bord d'une fusée Space X.

L'entreprise ION-X teste en orbite son moteur révolutionnaire pour les minisatellites. Reportage d'Olivier Emond

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