Le lanceur européen Ariane 6 réussit son décollage en Guyane, pour son deuxième vol commercial

Le dispositif doit placer en orbite le satellite météorologique MetOp-SG-A1, lourd de quatre tonnes, qui doit améliorer la précision des prévisions et la compréhension du climat.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le lanceur lourd européen Ariane 6 a effectué son deuxième vol commercial depuis la base de Kourou, en Guyane, le 12 août 2025. (ESA)
Le lanceur lourd européen Ariane 6 a effectué son deuxième vol commercial depuis la base de Kourou, en Guyane, le 12 août 2025. (ESA)

Le lanceur lourd européen Ariane 6 a décollé du centre spatial de Kourou, en Guyane française, mardi 12 août, a constaté sur place un correspondant de l'AFP. Pour son deuxième vol commercial, Ariane 6 doit mettre en orbite le satellite météorologique MetOp-SG-A1, premier satellite de nouvelle génération en orbite polaire. La fusée a décollé à l'horaire prévu, soit 21h37 heure locale (2h37 à Paris).

Le satellite présent à son bord, pesant un peu plus de quatre tonnes, est destiné à améliorer la précision des prévisions météorologiques et la compréhension du climat. Construit par Airbus Defence and Space pour l'Organisation européenne pour l'exploitation des satellites météorologiques (Eumetsat) dans le cadre d'un contrat avec l'Agence spatiale européenne (ESA), il sera placé en orbite héliosynchrone à environ 800 km d'altitude. Ce satellite embarque six instruments, dont IASI-NG, un sondeur infrarouge qui fournira des mesures deux fois plus précises que son prédécesseur IASI.

Un objectif de dix lancements par an

Ce sondeur mesurera les profils de température et de vapeur d'eau dans l'atmosphère, la température des océans et des continents, ainsi que 16 variables essentielles pour le suivi climatique (gaz à effet de serre, poussières désertiques, couverture nuageuse...) uniquement détectables depuis l'espace. Autre outil clé : Sentinel-5 du programme européen Copernicus pour la surveillance des principaux polluants atmosphériques et de l'ozone stratosphérique.

Le lanceur lourd européen Ariane 6 sur le pas de tir de Kourou, en Guyane. (S CORVAJA / ESA)
Le lanceur lourd européen Ariane 6 sur le pas de tir de Kourou, en Guyane. (S CORVAJA / ESA)

"C'est une journée vraiment formidable", s'est enthousiasmé sur franceinfo Marc Loiselet, chef du projet à l’Agence spatiale européenne de MetOp-SG-A1. Il précise que sur les six instruments de ce satellite, "cinq d'entre eux sont des améliorations des premiers instruments de la première génération". S'ajoute "un instrument complémentaire qui va permettre de mesurer les aérosols, l'une des incertitudes les plus importantes dans le climat".

"Quand on regarde la mer et qu'il a plu la veille, on peut voir très très loin, alors que s'il n'a pas plu depuis plusieurs jours, des suspensions dans l'air bloquent la vision. Ces particules en suspension, on ne sait pas encore si elles réchauffent ou si elles refroidissent le climat."

Marc Loiselet, chef du projet de MetOp-SG à l’Agence spatiale européenne

à franceinfo

Il s'agit du troisième lancement d'Ariane 6 après son vol inaugural en juillet 2024 et le premier vol commercial du 6 mars avec un satellite militaire. "Troisième lancement, troisième succès !", s'est félicité David Cavaillolès, le président exécutif d'Arianespace. "Il n'y avait pas de meilleur début possible." L'autre fusée européenne légère, Vega-C, n'a repris les vols qu'en décembre 2024 après avoir été immobilisée pendant deux ans dans la foulée d'un accident ayant entraîné la perte de satellites.

Le carnet de commandes d'Ariane 6 compte maintenant 32 vols offrant des années d'activité au centre spatial guyanais. La cadence des tirs va augmenter au fil des mois : "Notre cible, c'est de faire neuf à dix lancements par an", ambitionne David Cavaillolès.

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