Cet article date de plus de huit ans.

Congrès des astronautes : "L'espace va transformer notre vie"

Le congrès des astronautes se tient depuis lundi à Toulouse, en présence d'une centaine de personnes venant de 17 pays différents. Parmi les thèmes évoqués, l'exploration lointaine et les programmes habités sur la Lune ou sur Mars. 

Article rédigé par Stéphane Iglésis
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Une centaine d'astronautes de 17 pays différents se sont réunis lundi 16 octobre à la Cité de l'espace, pour un congrès qui va durer jusqu'à vendredi.  (REMY GABALDA / AFP PHOTO)
Une centaine d'astronautes de 17 pays différents se sont réunis lundi 16 octobre à la Cité de l'espace, pour un congrès qui va durer jusqu'à vendredi.  (REMY GABALDA / AFP PHOTO)

Cent astronautes venant de 17 pays différents sont réunis depuis lundi 16 octobre à la Cité de l'espace à Toulouse, pour leur congrès mondial dédié cette année à la préservation de la planète bleue, à l'exploration lointaine (grâce à des sondes) et aux programmes habités vers la Lune et Mars. Jusqu'à vendredi, ils vont discuter autour du slogan "L'espace est mon futur", trouvé par une écolière toulousaine. 

Une mission pour Mars qui pèserait 40 tonnes

Les astronautes vont notamment échanger autour des difficultés techniques qui rendent pour l'instant impossible toute mission habitée sur Mars. Parmi les principaux freins, les rayonnements pour l'homme. Une mission "300 jours aller, 300 jours sur place et 300 jours retour, ce serait un peu trop", explique ainsi l'astronaute Thomas Pesquet, qui a passé 196 jours à bord de la Station spatiale internationale (ISS) pour la mission Proxima.

Il faudrait protéger les astronautes des rayonnements, ça ferait une mission très blindée, très lourde.

Thomas Pesquet, astronaute français

à franceinfo

L'autre difficulté, c'est la longueur d'une telle mission. Le vol serait long pour aller jusque sur Mars et les astronautes seraient contraints d'embarquer beaucoup de matériel avec eux. "Si on emmène toute la nourriture pour alimenter les gens pendant 900 jours, ça serait évidemment très lourd à lancer de la Terre, ça coûterait très cher donc on ne peut pas se le permettre", analyse Thomas Pesquet. Enfin, les missions doivent encore résoudre le problème technique de la rentrée atmosphérique sur Mars. "Quand il faut poser 40 tonnes, parce que c'est ce qui est estimé pour une mission habité sur Mars, sur la surface de la planète Mars, et le faire redécoller, on a du mal à le faire."

L'homme, un animal inadapté à la planète Mars

Maîtriser une nouvelle propulsion et de nouveaux matériaux, ce n'est donc pas simple d'autant plus que l'homme n'est pas adapté à l'espace. "L'homme est adapté à notre planète Terre, il n'est pas adapté à autre chose", explique Marc Pircher, ancien directeur du Centre national d'études spatiales (Cnes) de Toulouse.

"Dès qu'on s'éloigne un petit peu, dès qu'on prend les rayonnements du soleil et qu'on n'est pas protégés par la magnétosphère", il va avoir des difficultés d'adaptation. Dans 20 ans, l'homme devrait donc voler autour de Mars mais, pour s'y poser, aucun astronaute sérieux ne se risque à faire un pronostic.

Travailler la communication des spationautes

Mais avant d'aller sur la Lune ou sur Mars, les astronautes vont devoir continuer à développer leur communication. Ce qui est important, c'est de rendre l'espace accessible, par exemple sur les réseaux sociaux, comme l'a fait Thomas Pesquet, selon Claudie Haigneré, première femme spationaute. Elle se souvient du dernier séjour d'un Français dans l'ISS, en 2008 : "Il n'y avait pas cette possibilité de partager au quotidien et cette aventure est tellement exceptionnelle que, quand on arrive à donner l'impression qu'elle est aussi un peu la vôtre en la partageant au quotidien, ça déclenche des vagues d'ahdésion et pas seulement chez la jeune génération."

Selon elle, cette communication permet de faire comprendre aux Français les enjeux de la conquête spatiale à l'heure actuelle. "L'espace est une très belle matière pour montrer comment, demain et même aujourd'hui, l'espace va transformer notre vie mais aussi comment notre humanité pense son futur. L'homme qui explore, qui découvre de nouveaux endroits, qui éventuellement envisage de retourner sur la Lune, d'aller vers Mars, ce sont des visions qu'on a envie de partager."

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.