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Etude sur les mutations génétiques depuis 10 000 ans : "Tout au long de l'histoire, on s'est adaptés", indique une chercheure

Une étude publiée vendredi retrace l'évolution des mutations génétiques au cours des 10 000 dernières années.

franceinfo

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Publié le 13/01/2023 20:23 Mis à jour le 13/01/2023 20:27

Temps de lecture : 2min

Les scientifiques de l'étude ont analysé l'ADN ancien de 2 300 individus européens, retrouvés au cours de diverses fouilles archéologiques. (JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP)

"Tout le temps, tout au long de l'histoire, on s'est adaptés et même à l'heure actuelle. On est en train de s'adapter mais on ne le verra que dans quelques milliers d'années", a précisé Evelyne Heyer, professeure d'anthropologie génétique au Museum national d'histoire naturelle, vendredi 13 janvier sur franceinfo. Elle a réagi à une étude qui retrace l'évolution des mutations génétiques au cours des 10 000 dernières années. Les scientifiques ont analysé l'ADN ancien de 2 300 individus européens, retrouvés au cours de diverses fouilles archéologiques.

franceinfo : Cette étude, c'est un travail considérable qui a été fait ?

Evelyne Heyer : Oui. On pensait que le gros de l'adaptation aux maladies, aux pathogènes datait de 10 000 ans au moment où l'humain se mettait à faire de l'agriculture et à vivre près des animaux d'élevage. On pensait que c'était à ce moment là qu'il y avait eu des grands changements en termes de résistance à des épidémies et à des maladies. Mais cette étude montre que c'est plus récent que ça et que ça date de 4 500 ans au moment de l'âge du bronze.

Sait-on pourquoi ça s'est passé à cette période-là ?

On pense qu'à l'âge du bronze, on a une sédentarité plus forte et des populations humaines plus denses et on sait que pour qu'il y ait des épidémies et qu'elles persistent, il faut qu'on soit suffisamment nombreux à un même endroit. Pour mener ces recherches, les scientifiques travaillent sur un bout d'os ou de dent. A partir de là avec les nouvelles techniques de paléogénétique, on arrive à extraire l'ADN de ces restes humains de gens qui ont vécu il y a plusieurs milliers d'années. Ensuite, on lie l'ADN de ces individus.

"Dans cette étude qui couvre 10 000 ans d'histoire alors on peut regarder dans le détail les mutations dans l'ADN qui augmentent en fréquence au fil du temps et celles qui diminuent parce que ceux qui les portaient ont moins bien résisté aux maladies du passé."

Evelyne Heyer, professeure d'anthropologie génétique
à franceinfo

Tout cela confirme une adaptation permanente du corps humain ?

Tout le temps, tout au long de l'histoire, on s'est adaptés et même à l'heure actuelle. On est en train de s'adapter mais on ne le verra que dans quelques milliers d'années. Dans les changements physiques, c'est parfois dû à des adaptations génétiques ou à des changements de mode de vie. Par exemple, les populations humaines ont augmenté en stature depuis 150 ans, c'est dû à des adaptations à de nouvelles situations environnementales qui sont plus favorables.