Paris face aux abus d'Airbnb
Airbnb est dans le collimateur de la justice américaine. Le site californien crée en 2006 a révolutionné le tourisme sur internet. L'une des plus importantes plates-formes de location saisonnière entre particuliers vient d'annoncer avoir supprimé de son site plus de 2.000 annonces de loueurs new-yorkais. La ville de Paris est aussi entrée en guerre contre les locations meublées illégales diffusées via des sites de ce genre.
En 2013, ce
sont 500.000 Français qui ont voyagé avec Airbnb. Le concept est simple :
permettre à des particuliers de proposer à la location tout ou une partie de
leur logement grâce à une application ludique et facile à utiliser et à un
paiement sécurisé.
Airbnb
compte près d'un demi-million d'annonces dans 192 pays. En France, il y en a
70.000 dont 25.000 à Paris. Et Airbnb a un argurment imparable : le prix. On peut par
exemple y trouver un studio tout équipé à 50 euros la nuit à Montmartre. Pour
le même montant il faut se contenter d'un lit jumeau dans un hôtel.
Un complément de revenu
Cela marche
très fort du côté des vacanciers et du côté hébergeur. Ce sont ces derniers qui
fixent les tarifs parfois exorbitants, comme ce trois pièces très chic pas loin
de la tour Eiffel à 3.500 euros la nuit. Du coup,
louer sur Airbnb représente un complément de revenu non négligeable parfois un
salaire pour certains hôtes qui n'hésitent pas à être dans l'illégalité.
C'est le cas
d'Hélène, une étudiante fauchée. Elle a sous-loué pendant deux ans son joli
studio situé dans le quartier de Ménilmontant à Paris. Le tarif : 90 euros la
nuit. Sans autorisation de son propriétaire. Pendant deux ans, les revenus ne
sont pas déclarés "j'ai gagné un peu plus de 4.000 euros, j'ai reçu des
personnes de plein de nationalité différentes. Je leur demande d'être discrets
par rapport à mes voisins ". Car si cela se savait, elle risquerait
l'expulsion immédiate de son logement et le paiement de dommages et intérêts.
Si vous êtes
propriétaire vous pouvez louer votre résidence principale de manière
occasionnelle sans problème. Le tout c'est que cela n'excède pas quatre mois
par an. Par contre
pour louer une résidence secondaire déclarée, il faut le feu vert de la mairie,
ce qu'on appelle un changement d'usage.
Pauline ne
l'a pas demandé, mais loue son pied à terre de 45 mètres carrés dans le centre
de Paris 3.000 euros par mois uniquement via Airbnb. Elle aussi a peur de se
faire dénoncer. Elle confie "connaître beaucoup de personnes qui font
la même chose ."
"Paris
compte entre 20 et 30.000 meublés touristiques 10% sans autorisation de la
ville " selon Ian Brossat, l'adjoint chargé du logement à la mairie de
Paris. La ville est partie en guerre contre les abus. " Il y a des
propriétaires de 3, 4, 5 appartements inoccupés loués plusieurs mois dans l'année.
Des agents municipaux sont spécialement chargés de les traquer " selon
l'élu.
Les
contrôles accentués en 2013
Ces chiffres
ne rassurent pas le syndicat des professionnels de la location meublée. Pour
l'UMIH, le syndicat des métiers de l'hôtellerie dénonce "la concurrence
déloyale d'hôtels virtuels avec parfois une conciergerie, un service de ménage
mais sans avoir à respecter des normes de sécurité, d'hygiène et de fiscalité
imposées à l'hôtellerie classique ."
Les
professionnels de l'hébergement demandent que, comme à New York, le site fasse
le ménage lui-même dans les annonces parisiennes. Pour Nicolas Ferrary,
directeur France chez Airbnb ce n'est pas à l'ordre du jour. "En
France, on ne désactive pas d'annonces sauf cas vraiment extrêmes. Je n'ai pas
la responsabilité en tant que plate-forme de vérifier les annonces une par une.
On va mettre en place, une déclaration d'honneur très prochainement pour nos
hôtes "
Les attaques
n'affolent pas la start-up star d'internet. Airbnb n'est pas encore côté en
Bourse mais vient juste de rentrer dans le club très fermé des pépites du web
qui pèsent dix milliards de dollars.
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