Opérations à distance, intelligence artificielle… La chirurgie robotique gagne du terrain dans les blocs opératoires
Dans les blocs opératoires, aujourd'hui, ce ne sont plus seulement les mains des chirurgiens qui font la différence, mais aussi des robots. Les spécialistes opèrent parfois à des milliers de kilomètres, réalisant des opérations à distance grâce à la chirurgie robotique, moins agressive, et qui permet une récupération plus rapide.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder dans son intégralité.
Dans ses mains, plus de scalpel, mais des joysticks. Concentré, le professeur Richard Gaston opère, derrière une console, pied sur les pédales. "On joue avec les mains et les pieds. Mes jeunes collègues sont nés avec des joysticks dans les mains et c'est beaucoup plus facile pour eux, bien entendu", explique-t-il. Le patient à qui le chirurgien urologue va retirer la prostate est à quelques mètres.
Dans sa clinique bordelaise, ce spécialiste n'opère plus qu'avec un robot. Quatre bras articulés lui obéissent. Quatre micro-incisions sont réalisées dans l'abdomen. Aux extrémités des bras métalliques, une caméra, des ciseaux, des pinces. Le robot voit bien mieux que l'homme. Il est aussi plus agile pour une chirurgie de plus haute précision.
"Le grand gagnant dans tout ça, c'est le patient"
"Quand je vais faire une suture, l'aiguille est capable de faire des tours de 360 degrés, ce que la main humaine ne peut pas faire. Le grand gagnant dans tout ça, c'est le patient", assure le Dr. Richard Gaston, qui exerce à la clinique Saint-Augustin de Bordeaux (Gironde). Cette technologie permet aussi de réaliser des opérations à distance. C'est ce que Richard Gaston a testé il y a un an, dans le cadre d'une expérimentation. Lui se trouvait à Bordeaux, son patient à 11 000 km, à Pékin.
"Quand j'appuyais sur la pédale du bistouri électrique, instantanément, j'entendais dans la salle d'opération le bruit du bistouri électrique", se souvient-il. Une chirurgie robotique moins agressive pour les patients. Pas de cicatrices, et une récupération plus rapide. Le chirurgien n'y voit que des avantages. Son patient aussi : "J'ai trouvé même peut-être que ça apportait plus de sécurité, parce que la main de l'homme peut faillir alors que le robot, lui, est toujours très fidèle à ce qu'on lui demande", témoigne-t-il à son réveil.
Certains se poseront la question d'une éventuelle panne. À ce jour, il n'y a eu aucun incident grave enregistré sur les milliers d'opérations déjà réalisées. La manipulation des robots requiert un savoir-faire et beaucoup d'entraînement. C'est à Strasbourg, à l'IRCAD, que les chirurgiens du monde entier viennent se former, notamment pour prendre en main un robot de dernière génération. Un seul bras qui déploie, comme une pieuvre, ses quatre tentacules. Des outils ultra-performants mais qui soulèvent encore des questions chez les professionnels. "La robotique, l'informatique, l'intelligence artificielle aussi, moi, je pense que ça sera le futur", assure le Dr. Antonella Usai, chirurgienne viscérale italienne. Mais elle reconnaît avoir "peur" : "Parce qu'on perd quand même le contrôle, moi je pense."
Vers un basculement de la profession ?
À terme, la machine remplacera-t-elle l'homme ? Pour Jacques Marescaux, chirurgien et membre de l'Académie de médecine et président fondateur de l'IRCAD, le scénario est plus que probable. "Dans 20 ans ou dans 30 ans, on sait que la chirurgie, comme l'aéronautique, est devenue automatique, la voiture est devenue automatique, la chirurgie va devenir automatique et le robot sera autonome", estime-t-il.
Il imagine même pour demain un monde où les médecins opèrent à distance leurs patients sans aucune limite géographique. "Une tour de contrôle où une nuit vous avez deux neurochirurgiens qui vont pouvoir opérer dans 20 hôpitaux, par exemple, au moment où il y a des urgences. Ça, pour moi, c'est un avenir fabuleux de la téléchirurgie."
Les robots ont déjà envahi les blocs opératoires. En France, il y en avait quatre il y a 20 ans. Ils sont près de 300 aujourd'hui.
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