Charles de Gaulle : à bord du géant des mers
Ils seront 7 000 militaires à remonter l'avenue des Champs Élysées lundi prochain pour le traditionnel défilé du 14 juillet. Les dernières répétitions avaient lieu ce matin. L'occasion de vous faire découvrir le quotidien de ces hommes et ces femmes, engagés dans la défense de notre pays. Je vous propose d'embarquer à bord d’un géant des mers, fleuron de la marine nationale : le Charles-de-Gaulle. À son bord, 1 800 marins, une véritable ville flottante où l’activité ne s’arrête jamais, de jour comme de nuit.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
On dit des pilotes qui appontent sur le porte-avions Charles de Gaulle qu'ils sont l'élite. Pour le lieutenant de vaisseau Alexandre, à peine sorti de l'école, c'est un véritable défi : "C'est un peu une répétition d'une chorégraphie, que ce soit dans l'avion ou à l'extérieur. On essaie de dérouler toutes les choses de manière le plus standardisée possible."
Une manœuvre périlleuse
Les pilotes ont tout juste l'équivalent d'un terrain de tennis pour se poser. Ils doivent passer de 220 à 0 km/h en accrochant l'un de ces trois brins d'arrêt. Le premier est baptisé Athéna la Sagesse, le second Aphrodite, celui que tout le monde désire. Le troisième Andromède, la dernière chance.
Le lieutenant de vaisseau Alexandre explique le procédé : "Du coup, c'est ici avec la crosse d'appontage qui est présente et qui permet d'accrocher l'un des trois brins du porte-avions. L'idéal, c'est d'accrocher le brin numéro 2, c'est celui qu'on vise, ça permet d'être à la fois ni trop court ni trop long. Le succès n'est jamais garanti, non, et c'est une remise en question à chaque fois."
Le porte-avions Charles de Gaulle ne se déplace jamais seul. À ses côtés, des frégates et un sous-marin nucléaire d'attaque dont la localisation est gardée secrète. Pour le manœuvrer, il y a Etan. À tout juste 18 ans, il est à la barre du gigantesque navire.
Concentration maximale dans la salle de commandement. Mais avant le catapultage des avions, au petit matin, il y a toujours ce rituel sur le pont d'envol. La cueillette, le seul moment où tous les marins peuvent prendre l'air. Ils recherchent le moindre débris qui pourrait endommager les réacteurs des avions lors des catapultages.
Une ville souterraine
Une fois le pont d'envol débarrassé de toutes ces impuretés, nous passons à l'intérieur, juste au-dessous du pont, une succession de couloirs étroits où fourmillent 1 800 marins. Nous suivons Ronan, premier maître dans les cuisines du Charles de Gaulle.
"Au menu aujourd'hui. On fait une quenelle avec des rillettes de maquereaux. Ça, c'est une entrée froide. C'est pour les officiers, ça ? Oui, c'est pour les officiers."
Les repas sont décidés 15 jours à l'avance. Les quantités sont astronomiques. Sur le Charles de Gaulle, tout est surdimensionné.
"Ce sont des grosses sauteuses. Faire des pâtes, par exemple, on va utiliser ce genre de matériel." ajoute Ronan
Le navire peut embarquer jusqu'à 320 tonnes de vivres pour tenir 45 jours. Ensuite, les escales permettent d'être ravitaillés. Lorsque nous tournons, nous sommes au large des Philippines.
Ronan continue : "Il y a beaucoup de fruits exotiques, forcément, puisqu'on a fait escale dans des pays exotiques, le fruit du dragon. C'est très sucré, c'est bon, c'est gourmand. Les gens aiment bien."
Sans oublier le summum de la gastronomie française, conservé, congelé, un plateau de fromage. À déguster avec du pain, bien sûr, car sur le Charles de Gaulle se trouve même une boulangerie. Elle tourne 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Entre les mains de Ryan et de son équipe, 2 000 baguettes sont confectionnées chaque jour.
Le boulanger explique : "Le pain, c'est une tradition française, on va dire. C'est une chance qu'on a, nous, dans la marine, d'avoir du pain frais et produit tous les jours."
Garder la forme même en mer
Mais bien manger ne suffit pas. À l'autre bout du bateau, l'ambiance est tout autre. Dans la moiteur du Pacifique, les premières sueurs. Les exercices s'enchaînent jusqu'à trois fois par jour pour entretenir la condition physique de chaque marin.
Lucie, moniteur physique, ajoute : "C'est vrai que ça permet vraiment d'avoir une dépense énergétique qu'on ne peut pas forcément avoir parce qu'on ne peut pas sortir pour s'aérer, aller se balader au parc comme on le ferait quand on est à terre. Donc voilà, c'est très, très important."
L'activité ne s'arrête jamais. Florian, pilote de Rafale, entre à son tour dans sa bulle de concentration. Impossible désormais de le déranger. Une fois son avion de chasse aligné, le réacteur chauffe, Il s'apprête à être catapulté.
Les Rafales doivent s'envoler dans l'espace d'un instant. Un ballet aérien qui se poursuivra jusqu'au bout de la nuit.
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