"La force de dissuasion nucléaire ne se partage pas", assure l’ancien président de la République François Hollande

Le chef de l'Etat a provoqué de vives réactions en déclarant que la France, qui est dotée de l'arme nucléaire, pourrait contribuer davantage à la protection de l'Europe.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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L'ancien président François Hollande, le 3 mars 2025 sur France Inter. (FRANCE INTER / RADIO FRANCE)
L'ancien président François Hollande, le 3 mars 2025 sur France Inter. (FRANCE INTER / RADIO FRANCE)

"La force de dissuasion, c’est-à-dire la menace d’utiliser une arme nucléaire, ne se partage pas, ni dans sa composition, puisque c’est à la France de savoir comme elle s’organise, ni dans son financement et nous l’avons assuré, ni dans sa décision", estime lundi 3 mars sur France Inter François Hollande, ancien président de la République, alors qu’Emmanuel Macron s’est dit prêt à ouvrir la discussion sur une dissuasion nucléaire européenne. Le chef de l’État s’est exprimé à ce sujet à la suite du rapprochement entre les États-Unis et la Russie sur le dossier ukrainien. De son côté, Marine Le Pen, présidente du groupe RN à l’Assemblée, s’y oppose affirmant que la dissuasion nucléaire de la France doit rester française.

"Évoquer que l'intérêt vital aujourd'hui, ce qui déclencherait le feu nucléaire si nous pensions que cet intérêt vital serait mis en cause, pourrait être au-delà de la frontière entre la France et l'Allemagne, oui, ça a toujours été une position qui n'a pas eu besoin d'être proclamée tant elle est évidente", précise toutefois François Hollande. "Le président de la République doit apprécier ce qu'est l'intérêt vital. De ce point de vue, je ne vois pas de changement de règle et je ne pense pas qu'il y ait de la part des Européens une volonté de partager la décision. Si elle était à un moment exprimée, elle serait repoussée", précise le député PS de Corrèze.

"C’est ce qui est nouveau en revanche, et c’est le point majeur, c'est qu'avant, les pays européens ne se posaient pas la question de la force de dissuasion française, tant ces pays-là étaient protégés par le parapluie nucléaire américain. Et le fait que ce soit le futur chancelier allemand qui, le premier, a dit, au nom de l'indépendance, que finalement l'Europe avait besoin de la force de dissuasion française, comme d'ailleurs britannique, est un point d'inflexion très important", indique François Hollande.

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