"Bloquons tout" : "près de 250 000 personnes" mobilisées dans tout le pays selon la CGT, 197 000 selon le ministère de l'Intérieur

La CGT salue une mobilisation qui confirme "l'exaspération sociale du pays". Le ministère de l'Intérieur dénombre 473 interpellations.

Article rédigé par franceinfo
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Manifestation du 10 septembre 2025 à Nantes, place du commerce, pour la journée "Bloquons tout". (SIMON CHENEAU / RADIO FRANCE)
Manifestation du 10 septembre 2025 à Nantes, place du commerce, pour la journée "Bloquons tout". (SIMON CHENEAU / RADIO FRANCE)

"Près de 250 000 personnes" se sont mobilisées mercredi 10 septembre dans le cadre du mouvement "Bloquons tout", indique la CGT dans un communiqué. C'est une mobilisation qui "confirme l'exaspération sociale du pays face à la stratégie de passage en force permanent du président de la République et du patronat", fustige la CGT. "Partout, la même revendication de justice sociale et d'enterrement du budget Bayrou". Le syndicat estime avoir "contribué à la réussite de la journée et a initié près de 1 000 appels à la grève et participé à près de 200 rassemblements ou manifestations".

Selon le syndicat, "des centaines de sites ont été fermés dans les collectivités territoriales, notamment dans l'animation et la petite enfance". Il y a eu "plus d'une centaine d'arrêts de travail dans la fonction publique hospitalière avec des dizaines de milliers de grévistes dans les hôpitaux", poursuit la CGT. "Au moins 10 000 grévistes aux Finances publiques. 25% de grévistes à la SNCF", précise le syndicat, qui ajoute : "30 monuments nationaux" ont été "totalement ou partiellement fermés dont le Louvre, le château de Versailles, Orsay, le château de Vincennes, le Panthéon, la BNF, la cathédrale de Bourges, les Archives nationales de Paris et d'Aix".

"Des centaines de personnes ont été placées en garde à vue, certaines préventivement, dont au moins cinq militants de la CGT", ajoute le syndicat, qui "dénonce fermement la stratégie de maintien de l'ordre déployée par le ministre de l'Intérieur démissionnaire qui ne trouve rien de mieux, dans ce moment critique, que de jeter de l'huile sur le feu". Après cette mobilisation, la CGT "donne rendez-vous aux travailleurs et aux travailleuses le 18 septembre prochain pour une grande journée de grève et de manifestation".

Des actions menées dans 150 lycées

Le taux de grévistes dans la fonction publique d'Etat est de 4,58% dans le cadre de la mobilisation "Bloquons tout" mercredi, a appris franceinfo auprès du ministère de la Fonction publique. Ce taux est de 7,3% dans la fonction publique hospitalière, de 4,62% au sein de l'Education nationale et de 5,22% dans la fonction publique territoriale.

Selon l'Union syndicale lycéenne (USL), premier syndicat lycéen, des actions ont été menées dans 150 lycées sur 3 700 établissements en France. Le ministère de l'Education nationale parle d'une centaine de lycées perturbés avec 27 bloqués. Certains établissements ont été débloqués rapidement. Dans d'autres, des barrages filtrants ont été mis en place. 

Des rassemblements parfois tendus

Dans un dernier bilan à 23 heures, le ministère de l'Intérieur a recensé 197 000 participants en France dans le cadre de cette journée de mobilisation. Il y a 850 actions qui ont été comptabilisées, dont 596 rassemblements et 253 blocages, précise le ministère. Toujours selon l'intérieur, 540 personnes ont été interpellées en France, dont 211 dans la capitale. Le ministère a dénombré 23 forces de l'ordre et de sécurité blessées en France, 17 policiers, un gendarme et cinq pompiers.

À 22 heures, le Centre opérationnel de gestion interministérielle des crises (Cogic) recensait 512 incendies de voie publique et un incendie de bâtiment. De son côté, la préfecture de police de Paris a précisé que 251 personnes ont été interpellées dans l'agglomération parisienne (Paris et petite couronne). Un bilan consolidé sera donné jeudi dans la matinée, a ajouté la préfecture. 

"Depuis la mi-journée, les manifestations tendent à prendre de l'ampleur. La présence de nombreux militants radicaux dans les cortèges engendrent des troubles à l'ordre public", précisait le ministère de l'Intérieur. "La situation est particulièrement tendue à Rennes, Nantes ou Paris où des sommations ont été effectuées à la suite de prises à partie de forces de l'ordre".

À Rennes notamment, l'incendie d'un bus mercredi matin, sur la rocade au niveau de la porte d'Alma, a, selon les premiers éléments de l'enquête, été causé volontairement par un manifestant, affirme le procureur de la République de Rennes à franceinfo ce mercredi soir.

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