Drogues, agressions : la BAC en première ligne face aux criminels

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Article rédigé par France 2 - P-L. Monnier, M. Hauville, @RevelateursFTV, N. Jauson- Édité par l'agence 6Medias
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L'insécurité sera au cœur des campagnes électorales à venir. En première ligne, les policiers ont été ciblés à Montbéliard par une cinquantaine de jeunes. Quel est leur état d'esprit face à cette violence et à l'absence de respect ? Immersion avec la BAC en région parisienne.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder dans son intégralité.


Dans le huis clos d'une voiture banalisée, l'attention des policiers à l'approche d'un quartier sensible. "Ils jouent justement avec le fait qu'il fasse sombre et qu'on ne puisse pas les reconnaître pour faire usage de mortier", indique un officier de la BAC. Tire de mortier, jet de projectile. Sur Trappes (Yvelines) , la nuit est tombée et tout peut déraper. Ici, la BAC, la brigade anticriminalité, a été attaquée une semaine auparavant sur un point de deal.

Face aux policiers, le petit groupe a de l'aplomb. Les jeunes sont en règle. Pas de drogue, pas d'infraction. Et pas de projectiles sur la voiture ce soir-là. Des forces de l'ordre attaquées. Et des attaques filmées ces dernières semaines comme à Givors, à Tourcoing ou à Reims. À Trappes, c'est le commissariat qui avait été attaqué l'an dernier.

11 669 policiers et gendarmes agressés en 2024 selon le ministère de l'Intérieur

Ce jour-là, à l'abri des regards, une riposte se prépare. Quatre équipes, 14 policiers pour retrouver deux individus. Nous suivons les fonctionnaires de la BAC. Accueillis au loin par les sifflements des guetteurs, chargés de donner l'alerte. À cet instant, les deux hommes recherchés sont introuvables. Les policiers ratissent le quartier. "On les retrouvera tôt ou tard. Ce n'est que partie remise", indique un fonctionnaire de l'Etat.

Effectivement, l'un des individus est repéré quelques minutes plus tard sur un trottoir. Notre caméra embarquée filme son interpellation. L'homme risque 5 ans de prison et 75 000 euros d'amende. Des policiers et des gendarmes agressés physiquement. L'an dernier, il y en a eu 11 669, selon le ministère de l'Intérieur, contre 10 865 en 2023. La crainte d'être ciblé en service, mais aussi dans la vie privée. "Quand on roule, on regarde dans le rétroviseur si on n'est pas suivi. Si on a un doute, on fait plus de détours", fait savoir un agent. "Quand il y a des personnes qui viennent pour faire des travaux chez vous ou autres, je ne dis jamais ce que je fais. J'invente. On voit sur le moment", regrette un officier de la BAC.

Des cas de bavures policières

Des fonctionnaires accusés parfois d'exacerber les tensions avec des interventions musclées, voire humiliantes. Ici, en Seine-Saint-Denis, un individu giflé par un policier, puis l'agent lui crache au visage. Notre patrouille, elle, jure être irréprochable. "On est toujours exemplaires. On doit faire preuve de discernement et c'est encore plus important quand on est policier. Non, ce n'est pas facile", avoue un des policiers.

En cas de violence aggravée sur les forces de l'ordre, la peine maximale est de 10 ans de prison, 150 000 euros d'amende.

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