Loi sur le narcotrafic : un collectif d'associations pronostique "un nouvel échec du tout répressif"

Pour le Collectif pour une nouvelle politique des drogues, la proposition de loi sur le narcotrafic "persiste dans une approche exclusivement répressive de la question des drogues (...)".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le ministre de la Justice Gérald Darmanin et le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau à l'Assemblée nationale, à Paris, le 1er avril 2025. (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)
Le ministre de la Justice Gérald Darmanin et le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau à l'Assemblée nationale, à Paris, le 1er avril 2025. (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

La proposition de loi sur le narcotrafic va déboucher sur "un nouvel échec du tout répressif", a estimé mercredi 9 avril un collectif qui rassemble des organisations d'usagers, magistrats, policiers, addictologues et défenseurs des droits humains, à la veille d'une réunion députés-sénateurs pour tenter de s'accorder sur une version commune.

Pour le Collectif pour une nouvelle politique des drogues (CNPD) qui comprend une dizaine d'organisations dont la Fédération addiction, Médecins du monde, le Syndicat de la magistrature et ASUD (Autosupport des usagers de drogues), "ce texte persiste dans une approche exclusivement répressive de la question des drogues, en ignorant à la fois les causes profondes des trafics et les enjeux sociaux et sanitaires en lien avec ces consommations".

Le CNPD préconise de s'attaquer aux "véritables causes du trafic, notamment les facteurs sociaux et économiques", et à replacer ce phénomène "dans le contexte plus large du grand banditisme (trafics d'êtres humains, blanchiment, trafic d'armes) dont le trafic de drogues n'est qu'un aspect", dans un communiqué. Il défend une "approche sanitaire et sociale" axée sur la prévention, la réduction des risques et les soins, ou des "modèles alternatifs de régulation des stupéfiants, déjà expérimentés dans plusieurs pays".

Le CNPD pointe le "piège" de "l'actuelle stratégie de répression" aux "moyens considérables (1,2 milliard d'euros en 2024)" qui "se concentrent davantage sur les consommateurs" que "sur le démantèlement des réseaux criminels", multipliant les "opérations médiatiques telle 'Place nette XXL' et les annonces de saisies record sans résultat tangible".

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