Manifestations du 8-Mars : une cinquantaine d'organisations appellent à se rassembler contre l'offensive des "discours masculinistes"

Sur la scène politique comme sur les réseaux sociaux, "on assiste à une propagation des discours masculinistes", qui infériorisent les femmes, déplore Anne Leclerc, membre du Collectif national pour les droits des femmes.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un rassemblement féministe contre les violences sexistes et sexuelles, place de la République, à Paris, le 21 décembre 2024. (FIORA GARENZI / HANS LUCAS / AFP)
Un rassemblement féministe contre les violences sexistes et sexuelles, place de la République, à Paris, le 21 décembre 2024. (FIORA GARENZI / HANS LUCAS / AFP)

Une cinquantaine d'organisations ont appelé, jeudi 6 mars, à manifester samedi à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, pour réclamer l'égalité femmes/hommes au travail et dénoncer l'offensive des "discours masculinistes", poussée notamment par l'élection de Donald Trump.

Le 8-Mars sera l'occasion de réclamer des mesures en faveur de l'égalité, mais aussi de "manifester contre l'extrême droite et ses idées, qui représentent un véritable danger pour les droits des femmes", a commenté Anne Leclerc, membre du Collectif national pour les droits des femmes, lors d'une conférence de presse jeudi.

Sur la scène politique comme sur les réseaux sociaux, "on assiste à une propagation des discours masculinistes", qui infériorisent les femmes et les cantonnent aux rôles d'épouse et de mère, ajoute la militante. Une tendance qui s'est renforcée depuis "l'élection du président américain Donald Trump, avec le soutien" du milliardaire Elon Musk.

Dans ce contexte, une cinquantaine d'organisations, dont des associations féministes et des syndicats (CGT, CFDT, CFE-CGC, FSU, Solidaires, Unsa), appellent à participer aux manifestations organisées dans plus d'une centaine de villes en France, à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes. A Paris, le cortège partira à 14 heures de la place de la République.

"Les carrières des femmes sont semées d'embûches" 

Les manifestantes protesteront aussi contre les écarts de revenus qu'elles subissent vis-à-vis des hommes. Le salaire moyen des femmes dans le secteur privé était encore de 22,2% inférieur à celui des hommes en 2023, vient de rapporter mardi l'Insee. Cette différence, qui s'est réduite d'un tiers depuis 1995, s'explique en partie par un volume de travail moindre.

Temps partiel imposé, carrière à trous, difficulté pour accéder aux postes à responsabilité... "Les carrières des femmes sont semées d'embûches et c'est sur elles que repose le poids de la parentalité", conduisant à une moindre disponibilité pour leur vie professionnelle, a dénoncé Myriam Lebkiri, de la CGT. A temps de travail identique, le salaire moyen des femmes reste inférieur à celui des hommes de 14,2%, selon l'Insee.

Face à ces inégalités salariales persistantes, la Cour des Comptes estimait dans un rapport publié en janvier que le ministère du Travail devait "s'impliquer davantage" pour revaloriser les métiers majoritairement exercés par des femmes, comme le réclament les associations.

Mercredi, la préfecture de police de Paris a confirmé l'interdiction d'une "marche nocturne féministe radicale" prévue vendredi soir, veille du 8-Mars, à Paris, au nom d'un risque de trouble à l'ordre public lié à la participation de collectifs propalestiniens.

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