"Ce dispositif casse la mixité sociale à l'école" : à Paris, opération "écoles et collèges déserts" contre la création des groupes de niveau
À l'initiative de la FCPE, les parents d'élèves des établissements scolaires parisiens sont appelés à ne pas envoyer leurs enfants en classe. Une opération "école déserte" pour protester contre les groupes de niveau, que le gouvernement veut instaurer à la rentrée prochaine.
Des établissements scolaires vides. Alors que les vacances sont bien terminées, l’opération "écoles et collèges déserts" a été lancée par la fédération de parents d’élèves FCPE, à Paris, jeudi 25 avril. Elle vise à protester contre la création des groupes de niveau en français et mathématiques à la rentrée prochaine, une mesure emblématique du paquet de mesures du "choc des savoirs" initiée par Gabriel Attal lorsqu’il était ministre de l’Éducation nationale en décembre dernier.
Les familles étaient donc appelées à ne pas envoyer leurs enfants en classe jeudi, pour protester contre ce changement. Des opérations similaires se déroulent régulièrement partout en France. Car même si les textes officiels de cette réforme ont été publiés il y a déjà plus d’un mois, la mobilisation continue.
Réduire les effectifs dans les classes
Devant un collège en éducation prioritaire du 20e arrondissement de la capitale, l'ambiance était très calme jeudi matin. "Il y avait une poignée d'élèves seulement ce matin, donc ça a très bien fonctionné", rapporte Claire, représentante de la FCPE. On est loin de l’agitation habituelle, une quinzaine d’élèves seulement sont venus en cours sur près de 500 en temps normal. Les familles ont donc suivi le mouvement de protestation contre les futurs groupes de niveau.
"Ce dispositif, c'est casser la mixité sociale à l'intérieur de l'école publique, c'est mettre les bons d'un côté qui de toute façon réussiront et condamner ceux qui arrivent avec des difficultés. Or, toutes les études montrent que la mixité est un facteur qui favorise la réussite de tous les élèves. Ça ne pénalise pas les bons, et ça aide ceux qui sont plus en difficulté", juge Claire.
La mère d’élève balaie l’argument présenté par les défenseurs de cette mesure selon lequel il est plus facile de faire progresser les jeunes quand les groupes sont plus homogènes. "Ce qui rend difficile le fait de faire progresser tout le monde dans des classes qui sont de fait hétérogènes, ce sont les effectifs", juge-t-elle.
"Comment fait-on à 30 pour faire progresser tout le monde ? Si on avait des classes à 20 on pourrait faire progresser tout le monde, ce serait plus simple pour les enseignants."
Claire, représentante de la FCPEà franceinfo
"Ils ne souffrent pas d'avoir des classes hétérogènes, ils souffrent d'avoir des classes trop chargées", assène-t-elle. La FCPE revendique une quarantaine d’établissements mobilisés jeudi à Paris. C’est le cas régulièrement aussi dans de nombreuses villes en France.
"On est prêts à continuer le mouvement"
Audrey, mère d’une élève en 4e, regrette que ces groupes de niveau aient des conséquences sur l’ensemble des autres enseignements. "La mise en place de ces groupes de niveau va impliquer l'arrêt de cours en demi-groupes en langues ou en sciences, quelque chose que l'on appréciait beaucoup", rappelle-t-elle, tout en assurant qu'elle ne croit pas à la possibilité pour les élèves de changer de groupes en cours d’année.
"Comment est-ce possible ? S’ils progressent on va les mettre dans un autre groupe donc il va falloir en enlever du nouveau groupe. Et puis dans un groupe ils auront progressé sur leur partie, mais pendant ce temps-là l'autre groupe aura progressé donc ils seront à nouveau en retard quand ils vont arriver dans le nouveau groupe", argumente-t-elle.
Et ces parents d’élèves sont motivés. "On est prêts à continuer le mouvement. C'est plus qu'une mobilisation, c'est une vraie défense d'une idée de l'école", soutient Martine, une mère d'élève. Et leur détermination est telle qu'ils sont prêts à poursuivre les actions jusqu'à la fin de l'année.
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