Baisse du niveau des élèves : "À un moment, il faut arrêter de se comparer aux autres et que l'école soit plus participative", estime un mathématicien
D'après l'enquête Pisa publiée mardi, le niveau des élèves français a chuté, notamment en mathématiques. Le ministre de l'Éducation a annoncé dans la foulée toute une série de mesures pour relever ce niveau. "L'idée d'évaluer les manuels scolaires" "montre un peu de courage", selon un mathématicien.
"À un moment, il faut arrêter de se comparer aux autres et que l'école soit plus participative", a estimé mardi 5 décembre sur franceinfo Etienne Ghys, mathématicien, secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences, alors que l'enquête Pisa a révélé la baisse de niveau des élèves français en maths et en français. Gabriel Attal a dévoilé mardi 5 décembre une série de mesures pour répondre à la baisse de niveau.
franceinfo : Faut-il faire des groupes de niveau en mathématiques ?
Etienne Ghys : C'est une bonne idée, mais la mettre en œuvre sera une autre question. Il faudra plus de professeurs, cela risque d'être une question technique très compliquée.
Que pensez-vous de ces résultats ?
On reproche souvent aux mathématiques d'être abstraites, de comparer, de classer, de lister. À un moment, il faut arrêter de se comparer aux autres et que l'école soit plus participative, qu'il y ait moins de sanctions, que les élèves puissent travailler ensemble sans qu'il y ait un premier de la classe et un dernier. Qu'est-ce qu'on veut avec nos enfants ? Qu'ils calculent mieux ou qu'ils soient mieux dans leur peau ?
Faut-il appréhender autrement les mathématiques ?
L'Éducation nationale a toujours tendance à mettre les mathématiques dans une boite hermétique et à les déconnecter du reste du monde.
"Les mathématiques ne peuvent pas se concevoir sans liens étroits avec les autres sciences"
Etienne Ghys, mathématicienà franceinfo
On ne peut pas faire de mathématiques sans avoir connaissance de la physique de base ou de la biologie de base et réciproquement.
Quelles sont les mesures annoncées par Gabriel Attal qui retiennent votre attention ?
Le ministre a mis beaucoup de mesures sur la table mais une me semble mériter l'attention et elle montre un peu de courage. C'est l'idée d'évaluer les manuels scolaires. Ils ne sont pas de la responsabilité des éditeurs qui produisent des livres en accord avec le programme qui est du ressort de l'État. Mais l'État n'a pas vocation à évaluer et donner son point de vue sur les manuels scolaires. Le ministre a proposé qu'un certain nombre de manuels puissent être validés par l'Éducation nationale et je trouve que c'est une bonne idée de pouvoir mettre en avant des manuels méritants.
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