En Corse, l'Etat et la collectivité s'entendent pour "généraliser l'enseignement bilingue" dans les écoles de l'île

Le président autonomiste du conseil exécutif, Gilles Simeoni, souhaite "aller vers une coofficialité" du français et du corse, ce qui reste juridiquement fragile.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président du conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, à la mairie d'Ajaccio, le 28 novembre 2024. (PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP)
Le président du conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, à la mairie d'Ajaccio, le 28 novembre 2024. (PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP)

L'Etat et la collectivité de Corse se sont entendus, jeudi 2 octobre, pour "généraliser l'enseignement bilingue" dans les écoles publiques de l'île, s'est félicité Gilles Simeoni, président autonomiste du conseil exécutif. Devant l'Assemblée de Corse, réunie en session jeudi et vendredi, Gilles Simeoni a fait valider à l'unanimité sa signature d'une "convention d'objectifs et de moyens entre l'Etat et la collectivité de Corse pour renforcer l'offre d'enseignement bilingue et immersif"

Consultée par l'AFP, cette convention, qui doit être signée par le préfet, le recteur et Gilles Simeoni, fixe six "objectifs stratégiques", parmi lesquels "généraliser l'enseignement bilingue et développer l'immersif", "assurer la continuité des parcours bilingues de la maternelle au lycée", former à la langue corse "l'ensemble de la communauté éducative", "faire de la langue corse une langue de communication dans l'école" ou encore un "outil d'insertion professionnelle".

L'enseignement bilingue immersif "favorise d'abord la langue régionale (...) puis intègre, dans une montée en charge progressive et continue, l'enseignement du et en français", précise l'académie sur son site internet.

"Nous voulons aller vers une coofficialité [du français et du corse] dans les faits, c'est-à-dire construire une société qui soit bilingue de façon naturelle, progressive et apaisée", a assuré Gilles Simeoni, qui s'exprimait en présence du recteur, Rémi-François Paolini, fait rare.

Cette coofficialité du corse avec le français, qui est une demande de longue date des nationalistes, mais qui est aujourd'hui anticonstitutionnelle, a été écartée par le gouvernement du projet de réforme constitutionnelle sur la Corse qui doit être présenté prochainement au Parlement. "Si quelqu'un fait un recours contre notre délibération", prise après les débats tenus jeudi en langue corse, ou "conteste un enseignement immersif devant un tribunal, il va gagner", a précisé Gilles Simeoni.

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