Formation des enseignants, demi-journées spéciales, année de césure… Ce que prévoit Elisabeth Borne pour l'orientation de la cinquième au post-bac

Pour améliorer l'orientation des élèves au collège, au lycée et après le bac, la ministre de l'Education Elisabeth Borne a annoncé, mercredi 4 juin, un plan passant par la formation des professeurs principaux, des demi-journées dédiées, ou encore des années de césure post-bac. "J'ai souhaité prendre ce sujet à bras le corps parce qu'il suscite beaucoup de stress chez les parents et les élèves, et parce qu'il s'agit d'un des éléments centraux de reproduction des inégalités", explique Elisabeth Borne, dans une interview au Figaro, deux jours après la publication des premières réponses sur Parcoursup. Le lendemain, lors d'une conférence de presse dans un lycée à Hanches (Eure-et-Loir), la ministre a détaillé des éléments de ce plan, publié jeudi sur le site du ministère de l'Education nationale. Tour d'horizon.

Des formations à l'orientation dans le secondaire

La ministre affirme que des formations à l'orientation seront dispensées pour les professeurs principaux dans le secondaire. "Nous allons commencer par les 30 000 professeurs principaux de troisième qui bénéficieront d'une demi-journée de formation à l'automne prochain", a dit Elisabeth Borne.

Chaque établissement du secondaire devra par ailleurs construire son propre projet d'orientation pour mieux accompagner les élèves. Le ministère promet de mettre à disposition certaines données : taux de réussite aux examens, taux de poursuite d'études ou encore taux d'insertion sur le marché du travail.

Quatre demi-journées par an pour les élèves

Les élèves, de la cinquième à la terminale, auront de leur côté "quatre demi-journées par an dédiées à l'orientation, avec un programme de compétence à acquérir", annonce Elisabeth Borne. Au collège, il s'agira de "savoir s'informer sur le monde", "se découvrir et s'affirmer" et "se construire et se projeter", selon le communiqué du ministère. Au lycée : "s'informer et se repérer dans la société de l'information", "se découvrir et cultiver son ambition" et "se construire dans un monde en mouvement". 

Pendant ces quatre demi-journées, les élèves partiront aussi à la découverte de métiers et de formations, notamment grâce à des visites d'entreprises et des forums. 

Une plus forte implication des familles

Elisabeth Borne souhaite que les parents deviennent des partenaires clés de l'orientation. Pour cela, un guide pratique de l'Onisep (Office national d'information sur les enseignements et les professions) sera mis à leur disposition sur la plateforme Avenir(s) dans le courant de l'année scolaire. 

Surtout, la ministre veut instaurer des rencontres parents-élèves-professeurs, consacrées au projet d'orientation, de manière systématique pour tous les troisièmes et les secondes, avant le conseil de classe du deuxième trimestre. Aussi, le nom des formations des voies professionnelle et technologique sera simplifié à compter de la rentrée 2026.

Un encouragement à l'année de césure après le bac

Pour le post-bac, Elisabeth Borne dit vouloir "rendre les conditions d'accès à l'enseignement supérieur plus souples". Le gouvernement souhaite notamment "encourager l'année de césure post-bac, qui est répandue chez nos voisins, et qui peut être l'occasion de s'engager dans un service civique, de mener un engagement associatif, de voyager...". Une option choisie par "à peine 9.000 lycéens en France", ajoute-t-elle. "Pour favoriser ce dispositif, l'année de césure permettra d'obtenir des crédits universitaires."

L'ancienne Première ministre veut aussi "développer des années de propédeutique pluridisciplinaire à l'université pour les bacheliers qui hésitent", un dispositif proposé aujourd'hui par 22 universités. "Nous voulons monter en puissance pour arriver à 45 en 2027", précise la ministre.

L'expérimentation d'un BTS en trois ans

Pour les bacheliers professionnels, Elisabeth Borne dit vouloir "expérimenter la possibilité" aussi de "faire son BTS en trois ans, avec là encore une année de propédeutique pour renforcer leurs compétences en amont de la poursuite d'études", un parcours qu'elle souhaite développer dans "au moins un lycée par académie" à la rentrée 2026. Toujours pour les lycéens professionnels, les classes préparatoires aux écoles d'ingénieurs en trois ans seront développées.

Une alliance renforcée entre l'Etat et les régions

A plus grande échelle, Elisabeth Borne souhaite mieux préciser le rôle de chacun des acteurs, en signant une charte sur le sujet durant l'été. Selon elle, l'Etat doit assurer l'éducation à l'orientation, et les régions doivent mettre en relation les établissements avec les entreprises.