Formation "dès l'après-bac" pour les enseignants : le syndicat SE-Unsa dénonce la "vision très passéiste et très conservatrice de l'école" d'Emmanuel Macron
Emmanuel Macron a dit ce vendredi vouloir "une formation dès l'après-bac" pour les enseignants. La secrétaire générale du syndicat SE-Unsa y voit "une méconnaissance de la formation et des besoins. Quand on est enseignant, il y a un cursus universitaire qui est indispensable".
"C'est complètement irresponsable" de la part d'Emmanuel Macron "et ça vient conforter sa vision très passéiste et très conservatrice de l'école", a réagi vendredi 1er septembre sur franceinfo Elisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du Syndicat des enseignants SE-Unsa, alors que le chef de l'État a fait part de sa volonté d'avoir "une formation dès l'après-bac" pour les enseignants, afin de permettre aux jeunes d'être formés plus tôt à ce métier.
Emmanuel Macron a dit souhaiter une formation "professionnalisante, plus visible, qui va nous permettre de mieux planifier nos besoins et en quelque sorte de revenir à un système qu'on connaissait par le passé, qui fonctionnait, qui est un peu celui des Écoles normales".
"C'est quelque chose qui nous paraît presque complètement absurde", s'insurge Elisabeth Allain-Moreno. Elle y voit "une méconnaissance de la formation et des besoins. Quand on est enseignant, il y a un cursus universitaire qui est indispensable". Emmanuel Macron a expliqué que le cursus universitaire des enseignants "est totalement disproportionné et parfois décorrélé avec ce qu'ils vont faire". La représentante du SE-Unsa précise que l'on "n'est pas enseignant aujourd'hui, en 2023, comme on l'a été il y a 30 ou 40 ans". Le métier "s'est complexifié" et la société "a changé". "On ne va pas prendre des écoles normales de quelques décennies en arrière et venir les calquer aujourd'hui en 2023, dans un monde qui n'est absolument plus le même, avec des besoins des élèves qui ne sont plus les mêmes, des avenirs professionnels de nos élèves qui ne sont plus les mêmes".
Une concertation à partir du 13 septembre
La syndicaliste vante "un bagage universitaire commun entre tous les concours enseignants, qu'ils soient du premier ou du second degré, qui est indispensable" et qui ne peut "s'improviser" dès le post-bac. Elle juge "très dégradante" la vision "renvoyée par le chef de l'État du métier et du niveau de compétence qui est indispensable pour pouvoir enseigner". Avec ces annonces, Emmanuel Macron "rajoute du trouble au trouble" dans l'Éducation nationale, estime le SE-Unsa. "Il y a eu tellement de réformes, y compris sous la présidence Macron ces dernières années, que plus personne ne sait comment est-ce qu'aujourd'hui on fait pour devenir enseignant".
Elisabeth Allain-Moreno pointe la question de l'attractivité du métier d'enseignant qui n'a pas été évoquée par le chef de l'État. "On a une concertation qui est censée s'ouvrir le 13 septembre sur l'attractivité des métiers", rappelle la représentante du SE-Unsa. "On a un président qui anticipe, qui annonce des choses alors même que les concertations ne se sont pas tenues. Alors que c'est, il nous semble, à un ministre nouvellement nommé de pouvoir faire les concertations avec les représentants", ajoute Elisabeth Allain-Moreno.
À regarder
-
Cédric Jubillar : 30 ans de prison pour meurtre
-
Mal de dos : comment le soigner
-
Faire des têtes au foot, c'est stylé, mais...
-
En Chine, le plus haut pont du monde est devenu une attraction touristique
-
Quand t’es collé en forêt
-
À Marseille, la Bonne Mère retrouve sa couronne
-
Meurtre de Lola : ce qu’il s’est passé
-
Chili : un miracle dans le désert
-
Faux diplômes : tricher pour se faire embaucher
-
Vignes : des algues pour remplacer les pesticides
-
Du Maroc au Népal, en passant par Madagascar, la génération Z structure ses luttes sur Discord
-
À Londres, le café c'est dans les toilettes
-
De la propagande russe dans nos infos locales
-
Ordures ménagères : une taxe toujours plus chère
-
Temu, Shein... ça va coûter plus cher ?
-
C'est très compliqué dès qu'on parle de la France
-
Départ anticipé d’E. Macron : “La seule décision digne qui permet d’éviter 18 mois de crise”
-
Donald Trump : le Venezuela dans sa ligne de mire
-
Hommage à Samuel Paty : des minutes de silence "inutiles" pour sa sœur.
-
Avion low cost : payer pour incliner son siège
-
Otages français en Iran : l'appel de détresse de leurs familles
-
Cédric Jubillar : ses défenseurs passent à l'attaque
-
Salomé Zourabichvili : "La Russie utilise la Géorgie comme test"
-
Se faire recruter dans l’armée par tirage au sort ?
-
La détresse de Cécile Kohler et Jacques Paris, otages en Iran
-
Le fléau des courses-poursuites à Los Angeles
-
Se soigner risque-t-il de coûter plus cher ?
-
Bac sans calculette : les conseils de Lucas Maths
-
Menace des drones : la France déploie ses armes
-
Un couple sauvé des eaux au Mexique
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter