Le bizutage, un délit difficile à condamner
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Cette pratique peut souvent déboucher sur des violences et des humiliations. Malgré sa condamnation par la loi depuis 1998, le bizutage persiste dans certains établissements.
Il est pourtant puni par la loi depuis 1998. Le bizutage, cette pratique qui consiste à soumettre aux nouveaux des épreuves d’initiation, peut déboucher sur des violences et des humiliations. 20 ans après l’adoption d’une loi qui la condamne, cette "spécialité française" selon Françoise Mougin du Comité national contre le bizutage, persiste dans certains établissements.
Des étudiants brûlés par des cuillères chauffées à blanc
Le 11 octobre dernier, aux arts et métiers d’Angers, un "rituel d'intégration" aurait dérapé en bizutage. Des étudiants auraient été brûlés par des cuillères chauffées à blanc. L’École des arts et métiers s’était déjà faite épingler pour ses "rites d'initiations" appelés "période de transmission des valeurs". "C’est quelque chose qui dure longtemps, presque deux mois jusqu'au baptême et qui se déroule plusieurs fois par semaine", expliquait Marie-France Henry, présidente du Comité national contre le bizutage sur France Inter le 20 décembre dernier.
Des pratiques similaires existent à la faculté de médecine de Caen. L’association des étudiants publie chaque année une liste d’actions à réaliser pour recevoir des points. Parmi les « Commandements 2016-2017 », on pouvait lire : "simuler un coït dans une cabine d'essayage pendant au moins 5 minutes [10 points]" ou encore "se frotter vigoureusement des orties sur le pénis/vagin pendant 20 secondes [40 points]".
À Caen, une formation pour lutter contre le bizutage
A cause de la pression du groupe, de la loi du silence et du poids des traditions, le bizutage est un délit difficile à condamner comme l’indique Marie-France Henry : "D’abord le jeune dit souvent à ses parents “je ne veux pas que tu interviennes parce qu’après, c’est moi qui vais en subir les conséquences dans l'établissement“. Ce qui est malheureusement trop souvent vrai." Quelques mesures avaient déjà été prises par le gouvernement. En 2016, la ministre de l’Éducation Najat Vallaud-Belkacem avait publié un décret qui affaiblit le pouvoir des anciens élèves au sein du conseil d’administration de l’école des arts et métiers.
L’université Caen-Normandie a décidé de prendre le problème à bras le corps. Deux mois après une enquête ouverte après que deux syndicats aient signalé à la justice des faits de bizutage à la faculté de médecine de Caen, l’université a décidé de mettre en place une formation pour lutter contre le bizutage. Les présidents d’associations étudiantes devront obligatoirement y assister pour pouvoir ensuite organiser des évènements festifs.
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